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Un colloque universitaire sur l’islamophobie annulé sous la pression - Faïza Zerouala, Médiapart, 5 octobre 2017

vendredi 6 octobre 2017, par Laurence

Une conférence mêlant universitaires et acteurs associatifs dédiée à l’islamophobie devait se tenir à l’Université de Lyon-2, avant de subir une offensive menée par le Printemps républicain et l’extrême droite. Les organisateurs dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.

Pour lire l’article sur le site de Médiapart

La controverse aurait pu rester confinée dans les tréfonds des réseaux sociaux. Depuis l’annonce de la tenue le 14 octobre à l’Université Lyon-2 d’un colloque intitulé « Lutter contre l’islamophobie, un enjeu d’égalité ?  », une véritable mobilisation s’est organisée, du Printemps républicain à l’extrême droite, conduisant finalement l’établissement à annuler l’événement. Les organisateurs dénoncent une atteinte à liberté d’expression, alors que d’autres événements du même type ont failli subir le même sort ces derniers mois.

Cette fois encore, c’est le Printemps républicain – ce collectif, venu de la gauche tendance vallsiste, qui fait la promotion d’une laïcité stricte – qui a enclenché la croisade numérique, avec le concours de la Licra. Puis l’ex-élue locale socialiste, devenue essayiste, Céline Pina a publié une tribune dans Le Figaro Vox, le 28 septembre dernier, donnant ainsi à l’événement une plus forte résonance.

La « laïcosphère » est appuyée par l’extrême droite dans son entreprise de dénonciation d’un tel colloque. Le site Fdesouche s’en indigne dès le 21 septembre tout comme l’émanation « jeune » du Bloc identitaire, Génération identitaire, bien implantée à Lyon qui publie un communiqué sur Facebook huit jours plus tard.

La mobilisation a payé car, sous la pression, la présidence de l’Université Lyon-2 a annoncé le 3 octobre l’annulation pure et simple de cette réunion, à laquelle une centaine de personnes s’étaient déjà inscrites. Officiellement, il s’agit de raisons de sécurité. Dans un communiqué – le seul élément rendu public avant une conférence de presse de rentrée prévue le 11 octobre –, l’université promet de «  poursuivre et approfondir les échanges avec les auteurs/rices de la société civile sur toutes les questions, y compris les plus sensibles, qui la traversent  ».

Organisé par la chaire « Égalité, inégalités, discriminations » de Lyon-2 avec le concours de l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL), l’événement devait permettre à plusieurs associations de débattre aux côtés d’universitaires. La démarche était ainsi justifiée dans la présentation de cette journée de réflexion : « Cette articulation entre le militantisme pour les droits humains et la réflexion universitaire vient montrer que les phénomènes qui préoccupent la société font écho à l’intérêt porté par l’université aux problématiques sociales. Il n’existe pas de cloisonnement hermétique entre ces deux mondes qui, au contraire, se complètent pour la construction d’une collectivité responsable et citoyenne. »

Ainsi les organisateurs ambitionnaient-ils de montrer que le monde universitaire n’est pas hermétique aux interrogations de la société. Le colloque entendait aussi réfléchir à cette notion d’islamophobie, contestée par ceux qui jugent qu’elle muselle toute critique de la religion musulmane. Les initiateurs de cette journée expliquent ainsi avoir voulu questionner de manière scientifique le terme d’islamophobie et essayer de comprendre si cette notion est une demande et une recherche d’égalité ou si elle relève seulement de l’affirmation identitaire.

De fait, la démonstration est un échec et pose question sur la liberté des universitaires de se saisir de sujets brûlants. Tous les participants déplorent ce qu’ils vivent comme «  une censure ». Certains évoquent même la possibilité de tenir ce colloque dans un lieu qui ne serait pas soumis à ces pressions, comme une salle privée. Un autre propose de publier une tribune commune, dans Le Figaro, là d’où tout est parti, comme droit de réponse.

Dans un communiqué, la Ligue des droits de l’homme a condamné le 5 octobre une « atteinte à la liberté d’expression  » de la recherche et dénonce « un acte de censure ». La LDH dénonce aussi les « outrances et mensonges qui ont accompagné cette campagne » et regrette que la présidence de l’Université Lyon-2 ait cédé à cette pression. Invité à réagir dans le Bondy blog, Yasser Louati, cofondateur de l’organisation antiraciste Comité justice et libertés et ancien porte-parole du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), se dit «  consterné  ».

Il poursuit : « Un débat est censuré, annulé à cause de pressions d’organisations extrémistes, d’extrême droite et laïcardes qui se retrouvent sur un point de convergence : la censure des débats autour de l’islamophobie. D’un côté, on promet la liberté d’expression, et à raison, et de l’autre, l’université se plie aux pressions et c’est très inquiétant quant à la libre expression et circulation des idées.  »

L’avocat Gilles Devers devait également faire partie de l’un des panels. Lui ne comprend même pas le fondement juridique de cette volte-face. « Les motifs de l’interdiction ne tiennent pas, il n’y avait pas de risques tels que la police n’aurait pas pu y faire face… Le programme est le même depuis le début, il n’y a pas eu d’élément nouveau permettant un revirement de la direction de l’Université  », explique-t-il.

À quelques semaines de sa tenue, le colloque a fait l’objet d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux. Des mails de protestation ont été envoyés à Nathalie Dompnier, présidente de l’Université de Lyon. Dans l’un de ces courriers que nous avons pu consulter, on peut par exemple lire que ce colloque est « islamiste » ou encore qu’en l’accueillant, l’établissement « cautionne les thèses et les idées totalitaires de l’islamisme politique  ».

Tout commence sur Twitter. Le politologue Laurent Bouvet, l’un des animateurs actifs du Printemps républicain, publie un tweet le 22 septembre dénonçant un colloque « plein d’intervenants islamistes ».

Le compte « Sofia Izbak », déjà à la manœuvre lors de l’attaque contre l’association Lallab (lire l’article de Louise Fessard sur le sujet), publie des tweets sur le sujet dès le 22 septembre.

Le Comité laïcité et république de Patrick Kessel, ancien grand maître du Grand Orient de France, dénonce dans un communiqué le 30 septembre la «  laïcophobie  » (sic) de certains universitaires accusés de « flatter le communautarisme et soutenir l’irruption dans la société des exigences religieuses  ». Même champ lexical pour la Licra qui publie un communiqué d’une teneur identique. « Aujourd’hui, l’islam politique utilise les mêmes méthodes à l’Université Lyon-2, pour faire labelliser des thèses indéfendables comme celle de “l’islamophobie d’État” en présence d’un fiché S. Comme pour l’extrême droite, il nous faut être intransigeants avec ces initiatives et dénoncer “les idiots utiles” qui ont une fois de plus ouvert les portes de l’Université aux ennemis de la liberté.  »

Céline Pina, qui a par ailleurs fondé en 2016 l’association Viv(r)e la République avec une enseignante en collège Fatiha Boudjahlat, brocarde la présidence de l’Université qui soutient à ses yeux « un raout islamiste » ou encore « une manifestation politique extrémiste, travestie en communication scientifique ».

Dans Causeur, l’une des plateformes préférées de cette mouvance, l’enseignante Barbara Lefebvre raconte l’offensive concertée, déclenchée par la tribune de Céline Pina. Fdesouche s’enorgueillit d’avoir été le catalyseur de cette annulation. Là où le Printemps républicain la revendique également… Lequel somme le journaliste de Rue 89 qui a écrit sur l’annulation du colloque de rétablir la chronologie des faits et le félicite lorsqu’il l’a fait.

D’emblée, les récriminations s’étaient cristallisées sur Jean-Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité, rattaché au premier ministre, jugé par les mêmes comme trop complaisant avec l’islamisme. En réalité, ce dernier ne devait pas être présent au colloque. L’une de ses contributions devait seulement être lue à la tribune.

Puis l’attention s’est déportée vers les autres membres de la liste des participants, épluchée par cette nébuleuse. Une partie d’entre eux est accusée par ces différents réseaux d’être des chevaux de Troie de l’islamisme, donc indignes de prendre la parole dans un tel événement. Fonctionnant par logique de capillarité et par anathèmes, plusieurs des intervenants sont ainsi jugés coupables d’être proches de l’islamologue Tariq Ramadan. Certains – sans qu’aucune preuve soit apportée – seraient des agents des Frères musulmans. D’autres se voient reprocher leur opposition à la loi de mars 2004 qui proscrit les signes religieux, dont le voile, à l’école. Ou des positions vues comme contraires à la laïcité. L’un des participants, Souhail Chichah, rattaché à l’Université de Lyon-2, est discrédité pour avoir protesté lors d’une intervention de l’essayiste Caroline Fourest à l’Université libre de Bruxelles.

Le président de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Abdelaziz Chaambi, militant antiraciste de longue date dans la région lyonnaise, ancien dirigeant fondateur des éditions Tawhid décrites comme publiant « la propagande des Frères musulmans », est accusé d’être fiché S. Même regard sur Djamila Farah, responsable de la CRI, « militante acharnée contre la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école  », qui s’est présentée en France aux élections législatives sous l’étiquette du Parti égalité justice du président turc Erdogan.

Lila Charef, directrice juridique du CCIF, ou même François Burgat, de l’Université d’Aix-Marseille, sont aussi considérés comme des ennemis à combattre. Ismahane Chouder, coprésidente du Collectif féministe pour l’égalité, une association cofondée par la féministe Christine Delphy fin 2004 en réaction à la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques, est accusée d’avoir participé aux manifestations contre le mariage pour les couples homosexuels. Elle est aussi membre de PSM (Participation et spiritualité musulmane), une association qui a participé en 2013 à l’université d’été d’Alliance Vita, groupuscule militant contre l’avortement.

Comme elle l’a expliqué à Mediapart, elle nie avoir participé à ces manifestations. « À titre personnel, je me suis toujours élevée contre ces méthodes limite fascisantes. J’ai signé toutes les pétitions en Espagne, en Pologne, etc. Mais à chaque fois que je suis invitée à un festival LBGT ou autre, ces réseaux proches des Identitaires et du Printemps républicain font passer cette photo aux organisateurs pour tenter de démontrer mon double discours. » Quant à la présence de PSM aux côtés d’Alliance Vita, il s’agit, assure-t-elle, de l’initiative personnelle, « malheureuse  », d’un membre qui a ensuite publié son compte-rendu.

Menace sur la liberté universitaire

Selon un protagoniste du colloque, « le but de l’université est d’interroger des notions. Là, ces militants qui se disent laïcs se comportent en police de la pensée  ». Vincent Geisser, sociologue et chercheur au CNRS/Iremam à l’Université d’Aix-Marseille, devait y participer. Il déplore l’annulation de cet événement et désapprouve les méthodes employées : « Les militants visés sont stigmatisés comme voulant islamiser la France. Or ils sont dans une logique de dialogue et ne sont pas haineux. Il y a des gens avec des biographies diverses. La limite, c’est la loi. Sont-ils négationnistes par exemple ? Non. On noie cette pluralité pour empêcher la discussion et on empêche les passerelles. Avec cette attitude, on va favoriser le discours de ceux qui, justement, pensent que la France est raciste. »

Patrick Rozenblatt, responsable de la chaire «  Égalités, inégalités et discriminations  », co-organisatrice du colloque, espérait produire lors de cette journée une discussion éclairée et ouverte. « C’est grave qu’un an et demi de travail soit mis au placard. On dirait qu’il y a le feu dans la société française à cause de ce colloque ! On voulait seulement faire entendre plusieurs voix. » Djaouida Sehili, sociologue, responsable scientifique de la chaire, confirme : « L’idée de ce colloque était d’entrer dans un processus de déconstruction de certaines représentations. Par exemple, dans le programme, on parle d’islamophobie. Qu’est-ce que ça veut dire, comment on l’emploie ? Il me semble que si le colloque avait pu avoir lieu que cela aurait été heuristique, constructif, intéressant. Ce qui s’est produit montre paradoxalement que c’est un enjeu. »

Dépité, Patrick Rozenblatt s’inquiète des conséquences d’une telle annulation sur la capacité de la société à s’interroger sur des sujets devenus, de fait, cruciaux. « S’il est interdit de rentrer en débat sur n’importe quelle terminologie dans la société française… Il y a quand même quelque chose qui ne va pas dans le pacte républicain. Ça ne choque personne. En France, on interdit donc de réfléchir à une terminologie », déplore-t-il.

Quant à lui, Vincent Geisser est d’autant plus déçu qu’il projetait d’apporter la contradiction en étant critique sur la question de l’islamophobie. « Je dénonce les usages abusifs faits de ce terme et la notion d’islamophobie d’État. Il n’y a pas de lois comme à Vichy ou dans les colonies avec un régime d’exception. Cette interdiction à mon sens ne favorise pas les espaces de lutte universaliste contre le racisme. Les juifs défendent les juifs, les homosexuels luttent contre l’homophobie et les Noirs contre la négrophobie. Là, on recrée du passionnel et on relégitime le cloisonnement.  »

Le sociologue a le sentiment de revenir à l’époque où l’islamologue Tariq Ramadan ou les débats sur le voile avec l’interdiction des signes religieux créaient ce genre de crispations au début des années 2000. Alors aussi, des débats étaient annulés. « Nous sommes dans un climat régressif. C’est un symptôme de la frilosité de la société de réfléchir autour de notions complexes. Mais ce n’est pas étonnant dans un sens puisque l’université, en dépit des apparences, n’est pas un espace protégé de débat. Elle fonctionne plutôt à la censure et est sensible aux questions de sécurité.  »

Le sentiment est partagé par François Burgat. L’islamologue rappelle lui aussi que plusieurs conférences ont fait l’objet du même sort. Lui-même devait intervenir au CNRS et a vu cette intervention annulée. Il considère qu’une telle interdiction est « grave  » car, dit-il, « on est dans la posture de Valls. Expliquer, c’est excuser. C’est extrêmement dommage et inquiétant  ».

Gilles Devers en tant qu’avocat perçoit les mêmes menaces sur la liberté de parole, avec cette décision qui pourrait faire des émules. « Il y a ici une logique de censure par rapport à ce que vous êtes susceptibles de dire avec cette interdiction a priori. On est responsables devant le pénal. Nous, on souhaite que ce colloque se tienne et que tout le monde puisse juger des propos tenus. Cette affaire est révélatrice d’une dérive entamée depuis 2004 avec la loi d’interdiction des signes religieux où on sanctionne un comportement. »

La réflexion ayant présidé à l’organisation de ce colloque est née avec les attentats de janvier 2015. Frédéric Abécassis, l’un des organisateurs du colloque, universitaire et co-président de Raja-Tikva, association d’amitié arabo-juive, en raconte la genèse : à l’époque, plusieurs associations musulmanes de l’agglomération lyonnaise ont commencé à discuter entre elles, afin de comprendre l’inquiétude, voire la défiance, d’une partie de la population vis-à-vis des Français de confession musulmane. Elles voulaient aussi s’employer à donner une autre image de l’islam que celle véhiculée par les terroristes.

Ces associations ont entrepris très vite de s’ouvrir à d’autres pans de la société civile, confessionnelle, mais aussi de tradition non confessionnelle. C’est le cas de Coup de soleil en Rhône-Alpes qui travaille depuis trente ans sur la longue durée de l’histoire franco-algérienne ; ISM Corum, qui met en avant les discriminations, ou encore bien sûr de Raja-Tikva. Les échanges entre toutes ces composantes ont parfois été vigoureux, se remémore Frédéric Abécassis.

Celui-ci le reconnaît, elles étaient demandeuses « de dialogue mais aussi de reconnaissance ». Avant ce colloque, il y a eu une journée d’étude qui avait été organisée en partenariat avec l’Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité (ISERL) le 5 mars 2016. Le thème en était « Islamophobie, le poids des mots, la réalité des maux ». C’était un préalable réclamé par Frédéric Abécassis. « Il n’était pas question de faire un colloque si on n’avait pas fait une journée d’étude autour du terme controversé d’islamophobie, jamais pris pour argent comptant. Cette journée a permis de lever beaucoup de préventions chez des militants d’associations laïques et musulmanes aussi. On se situe tous sur le terrain républicain et cela a fluidifié les choses. On voulait vraiment un discours modéré et surtout que d’autres discriminations comme le sexisme, l’antisémitisme ou l’homophobie figurent aussi dans la discussion.  »

De fait, il est déçu de cette annulation. « Les opposants ont opté pour la stratégie de vautours. Ils ont jeté en pâture des noms dans l’opinion. C’est d’une violence inouïe de dire à ces gens qu’ils n’ont pas leur place à l’université. Ici, il s’agit de dire que les musulmans n’ont pas leur place dans la cité française sauf s’ils sont de bons musulmans. Est-ce qu’on soigne des questions sociales en faisant taire ? » Ce colloque reposait sur le pari de laisser s’exprimer des propos, même outranciers (à l’exception évidemment de ceux qui tombent sous le coup de la loi), dans une enceinte universitaire.

L’année dernière, un colloque consacré à l’intersectionnalité avait failli subir le même sort. In extremis, il a été autorisé, et seule la partie destinée à la formation des enseignants a été repoussée à une date ultérieure.

Cette conférence, baptisée «  Penser l’intersectionnalité dans les recherches en éducation », a fait l’objet d’une intense polémique à tel point qu’elle s’est déroulée sous la protection des forces de l’ordre, avec fouilles à l’entrée et force contrôles. Plusieurs enseignants-chercheurs et formatrices à l’ESPE, les nouveaux IUFM, voulaient réfléchir à l’imbrication des rapports de genre, race, classe dans la fabrication des discriminations à l’école. Rien de subversif de prime abord.

À l’époque, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) du Val-de-Marne avait dénoncé « une atteinte au principe d’égalité républicaine  ». Le mouvement a demandé l’annulation de ces journées d’études «  identitaires ».

Il a été relayé par le site d’extrême droiteFdesouche, soutenu par Marine Le Pen qui a dénoncé l’initiative dans un meeting à Perpignan au mois d’avril. Causeur et Boulevard Voltaire se sont indignés à leur tour. L’une des co-organisatrices, la maîtresse de conférences à l’ESPE de Créteil Fanny Gallot, explique toutefois qu’elle n’imaginait pas que l’organisation de ce colloque prendrait de telles proportions : « Cela veut dire qu’on a mis le doigt sur quelque chose d’essentiel et que la question doit être posée et discutée.  »

De son côté, Lila Belkacem, son homologue, n’est pas si surprise de cette polémique : « De nombreuses recherches qui interrogent l’ordre social sont exposées à des attaques de ce type. Pour certains, derrière cette opposition à l’intersectionnalité par exemple, il y a un déni des discriminations ethnoraciales, et un souci d’invisibiliser le rôle des institutions dans la production des inégalités et des discriminations. C’est la même chose pour l’islamophobie.  »