Accueil > Actualités et humeurs > Un président, ça trompe énormément - compte rendu du CA de l’université de (...)

Un président, ça trompe énormément - compte rendu du CA de l’université de Bourgogne, le 13 décembre 2016

mardi 13 décembre 2016, par Mam’zelle SLU

Ce compte rendu de la délégation reçue le 13 décembre par le CA de l’université de Bourgogne est due à Léonie Olagnier, étudiante en lettres classiques et à l’origine d’une pétition pour le maintien des Lettres Classiques à l’UB.

Une dizaine de cars de CRS protégeait le CA de l’université de Bourgogne contre les dangereux rebelles…

Un "baroud d’honneur" déclare le Bien public qui a sans doute regardé dans sa boule pour l’année 2017 avant de venir mais qui reconnaît finalement que "les opposants n’ont pas dit leur dernier mot"…. Ce qui est amusant, c’est de voir Bonnin reprendre les termes du collectif ("sanctuariser ce volume d’heures"…)… après les coupes naturellement. Il n’a pas raté ses formations en communication.

***************************************************************************************************

Dernière minute [23h21] on apprend via le portail de la Bibliothèque numérique de l’université de Bourogne qu’en raison des contraintes budgétaires de l’UB, 18 abonnements à des ressources numériques pour la recherche ne seront plus être financés à partir de 2017.

Sur ces 18 désabonnements, 8 concernent les Lettres, 2 la Physique, 1 le Droit, l’Informatique, la Médecine, la Chimie, le Sport, la Psychologie et l’Histoire.

Quels sont les critères adoptés pour distribuer cet effort, et pourquoi les Lettres sont-elles appelées à assurer la moitié de toutes les économies de l’UB dans ce domaine ?

A noter que parmi les 8 ressources, FranText, est nécessaire au fonctionnement de quatre cours de Master en Sciences du Langage (deux en présentiel et deux à distance). A défaut, on peut proposer aux étudiants en master de squatter les "moments de convivialité" que propose notre merveilleuse université…

***************************************************************************************************

Ce matin a eu lieu un nouveau CA, à la salle Multiplex (dont 15m² suffiraient sans doute à payer nos formations, mais c’est une autre histoire... Quoique...). Cette fois le Collectif Université Debout a eu droit à une délégation de plusieurs personnels et étudiants. Nous étions une dizaine et nous avons pu faire entendre notre voix, si ce n’est à M. Bonnin, du moins, nous l’espérons, aux élu.e.s.

Nous avons été accueillis avec la mauvaise foi coutumière de la présidence. A chaque fois que nous soulevions un problème dans la gestion ou dans la communication de l’université, on nous répondait immanquablement que ce n’était ni le lieu ni le moment de tels débats. Sans aller jusqu’au débat, il nous semble cependant important d’informer les membres du CA de la situation.

- l’opacité totale quant à la situation budgétaire de l’université ? Ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler.

- le refus de l’université d’embaucher des personnels en situation de handicap à hauteur de 6% de la masse salarial, alors même que l’aménagement des situations de travail pour les personnes en situation de handicap est subventionné par l’agefiph : ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler

- le fait que 700 000 euros par an partent dans des frais de bouche, 700 000 autres en frais de déplacement et 800 000 en frais de communication : ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler. On a daigné nous répondre que ces frais sont aussi répartis entre les composantes, et qu’il est nécessaire pour une université de "conserver des moments de convivialité". La "convivialité" est apparemment plus importante que nos formations. Allez dire cela aux L1 Lettres classiques, ou aux M1 musicologie, ou aux M1 histoire moderne, ou encore aux étudiant.e.s qui sont dans des groupes de 50 en TD et risquent d’échouer à leur licence tout simplement parce qu’i.el.l.e.s n’ont pas assez d’heures d’enseignement pour consolider leurs savoirs. Je ne suis pas sûre qu’i.el.l.es trouvent l’université très "conviviale" en ce moment. Lorsqu’on leur a répondu que cela faisait plus de 200 euros par an par étudiant.e et que les composantes étaient prêtes à faire des économies là-dessus, nous avons eu droit à un silence gêné puis : ce n’est ni le lieu ni le moment de discuter de cela.

- lorsque nous avons évoqué l’irrégularité de la suppression de la L1 Lettres Classiques et du M1 musicologie (qui, selon les chiffres de l’an dernier sur lesquels l’université était censée se fonder pour justifier de la fermeture ou de l’ouverture des cursus, dépassaient le seul minimal de 8 étudiant.e.s), M. Bonnin a d’abord feint de ne pas avoir compris la question, puis nous a dit que ce n’était ni le lieu ni le moment d’en parler, pour enfin finir sur son argument préféré "de toute façon il n’y a pas de filière de Lettres Classiques". 1/ Nous ne parlions pas de filière mais bien de cursus à petit flux, et 2/ dans tous les cas la question reste entière : comment justifier la fermeture de ce cursus ?

- Quand nous avons proposé de bloquer un après-midi avec les membres du CA et les membres des syndicats et du collectif université debout afin, justement, de mener tous ces débats dans un lieu et à un moment adaptés, nous avons eu une réponse vague, quelques mots sans grande consistance ni enthousiasme : "je suis toujours ouvert à la discussion"...

A se demander à quoi sert un CA, puisque aucune question ne doit apparemment y être soulevée ! Nous sommes ensuite sorti.e.s du bâtiment puisque le CA doit se faire à huis clos. Nous espérons que les élu.e.s voteront en leur âme et conscience, afin de représenter au mieux les intérêts de celles.eux qui les ont élu.e.s, et non simplement pour suivre une loyauté qui n’a plus lieu d’être ou une politique préétablie, ne reposant absolument pas sur la recherche du bien commun.

Le collectif Université Debout continue à travailler, à éplucher les comptes de l’uB, malgré l’opacité de ces derniers, à communiquer à l’intérieur et à l’extérieur du campus. Une nouvelle pétition a été lancée, ciblant plus particulièrement les mensonges de M. Bonnin concernant la situation financière de l’Université à l’heure actuelle. Ce qui fait la force d’une université, nous le rappelons encore une fois, c’est ses formations, pas la qualité de sa comm’ ou de ses petits fours.
Vous pourrez trouver cette pétition en ligne sur le site change.org.

Merci à tou.te.s de votre soutien