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Un collectif de « journalistes debout » se mobilise - Acrimed, jeudi 5 mai 2016

vendredi 27 mai 2016, par Hélène

Acrimed relaie un appel à témoignages, lancé par trois journalistes, Julien Bonnet, Sophie Eustache et Jessica Trochet, à l’attention de leurs consœurs et confrères. Les préoccupations dont ils témoignent recoupent pleinement celles d’Acrimed, qui soutient également l’objectif final : établir un « Manifeste des journalistes debout » (Acrimed).

Un tel appel à témoignage pourrait être lancé dans l’ESR, les questions à peine retouchées ... On s’y met quand ?

Lire sur le site convergence des luttes ou d’Acrimed

On peut aussi lire l’entretien "Acrimed rencontre le collectif des « Journalistes Debout »

APPEL A TÉMOIGNAGES – JOURNALISTES ATTERRÉS

Consœurs, confrères,

Dans le cadre du mouvement Nuit Debout, nous avons pensé qu’il serait judicieux d’associer à cette convergence des luttes celle pour un journalisme responsable, honnête, libre, divers et de qualité. Combat que nous menons déjà pour la plupart mais qu’il serait bon d’affirmer en ces temps de politique de l’info low-cost, de l’audience reine et du buzz. Politique qui touche l’ensemble des médias : des agences de presse aux organes de presse écrite en passant par la radio, la télévision et internet.

Cette situation se matérialise par un discrédit important auprès de nos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Dans le même temps, poussée par une volonté extrême de rationalisation économique, notre profession se précarise. Le tout au profit d’une abrutisation rampante de la société.

Cet engagement prendra la forme d’un Manifeste des journalistes atterrés, que nous vous invitons à lire, commenter, partager et signer, si vous êtes en accord avec son contenu.

Pour commencer ce travail, nous avons besoins de vos témoignages :

Journalistes, rédacteurs, pigistes, JRI, photographes de presse, documentalistes radio, stagiaires, précaires… vous tous dont le métier est de transmettre l’information,

  • Vous avez été censurés dans la rue ou par votre hiérarchie ;
  • Vous avez été contraints de prendre un statut illégal pour exercer votre profession (auto-entrepreneur, intermittent, facturer en droit d’auteur) ;
  • Vous subissez une pression constante pour améliorer votre productivité (quantité d’articles à écrire, reportages à réaliser…) ;
  • Vous n’avez plus les moyens ni le temps d’aller sur le terrain ;
  • Vous n’avez plus les moyens ni le temps d’enquêter ;
  • Vous n’avez plus les moyens ni le temps de recouper vos informations ;
  • Vous devez choisir vos sujets en fonction de leur potentiel d’audience ;
  • Vous devez créer du contenu plutôt que traiter de l’information ;
  • Vous publiez des articles non-relus ;
  • Vous avez des managers, et non plus des rédacteurs en chef ;
  • Vous avez été témoins de suppressions de poste, de coupes dans les budgets piges et dans les salaires ;
  • Vous avez choisi d’être pigiste et vous enquêtez des semaines pour au final être payé au lance-pierre ;
  • Vous avez dû signer un article réécrit ou re-titré par votre chef pour être plus racoleur ;
  • Vous n’avez pas reconnu les images ni le sens donné aux images que vous avez ramenées d’un tournage ;
  • Vous avez eu l’impression de piétiner la déontologie de votre métier ;
  • Vous en avez souffert.

Si vous vous sentez concernés par les situations décrites ci-dessus, que vous souhaitez témoigner ou nous parler du journalisme auquel vous aspirez, contactez-nous à cette adresse :

lesjournalistesatterres@gmail.com

Sophie Eustache et Julien Bonnet

Pour une presse indépendante

Les journalistes atterré