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Démission de Bertrand Monthubert, président de Toulouse III, appelé à "de plus hautes fonctions"- Lettre de B. Monthubert, 24 septembre 2015

jeudi 24 septembre 2015, par Louise Michel

Le Président

Toulouse, le 24 septembre 2015

Chères et chers collègues et étudiants,

En mai 2012, j’ai été élu à la présidence de notre université avec une équipe soudée et
compétente autour de moi, avec un projet que nous avons eu à cœur de conduire pendant près de 4 ans, dans un contexte particulièrement difficile.

Revenir un instant sur ce passé commun, c’est pour moi l’occasion de vous dire tout le plaisir que j’ai eu à travailler avec chacune et chacun d’entre vous pour accomplir cette double mission de service public de la formation et de la recherche, si importante pour l’avenir du pays et qui nous tient tant à cœur.

Notre université est d’une richesse immense, et chaque jour j’ai pu constater la force de ses laboratoires, l’impact de ses formations, l’engagement de ses personnels et la richesse de ses étudiants. Exercer la fonction de président de l’université Toulouse III – Paul Sabatier est donc passionnant. C’est exigeant aussi, car nous avons eu plusieurs chantiers difficiles, depuis la réorientation de l’IDEX jusqu’aux questions budgétaires.

Je veux remercier chacun d’entre vous pour la contribution qu’il apporte à cet édifice collectif. Car c’est une véritable chaîne humaine qui permet à l’université, jour après jour, de remplir ses missions de service public. Chacun y est donc précieux, et il faut sans cesse le rappeler.

Mon investissement pour notre université, mon enthousiasme à essayer de la faire encore progresser et à en montrer les atouts, vont prendre une nouvelle forme dans les prochains jours. Deux raisons importantes m’ont conduit à un choix très difficile, celui de ne plus assurer la présidence de notre université à compter du 1er octobre.

C’est d’abord un choix politique : comme vous ne l’ignorez pas, je souhaite en effet solliciter les suffrages des électeurs pour les prochaines élections régionales et la candidate qui représentera la majorité, Carole Delga, m’a fait l’honneur de me faire figurer en bonne position sur la liste de la Haute-Garonne. A ce titre et à cette place, je contribuerai à ce que les enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche soient portés à leur juste place dans notre nouvelle région.

C’est aussi un choix intellectuel : avant de prendre cet engagement politique, comme vous le savez également, j’ai été rapporteur de la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur. J’ai remis ce rapport, avec Sophie Béjean, le 8 septembre au président de la République. Il a souhaité que cette stratégie se traduise concrètement et rapidement dans les faits, et le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, Thierry Mandon, m’a demandé de travailler à la mettre en œuvre. C’est donc au niveau national, pour donner à nos convictions partagées un écho plus large, que je vais maintenant porter cette vision - qui est celle de notre communauté tout entière - pour une « société apprenante ». C’est en cohérence avec mes engagements passés et actuels que j’ai accepté cette mission.

Ces nouvelles fonctions imposent des obligations d’engagement fort. Je suis sensible à la clarté des positions. Il ne m’a donc pas semblé possible, ni souhaitable, de cumuler ces engagements avec celui de président d’université. Les deux investissements, personnels comme professionnels, ne sont pas compatibles.

Cette démission peut, naturellement, susciter des inquiétudes. Je souhaite vous rassurer : un administrateur provisoire sera nommé immédiatement, et des élections auront lieu afin de renouveler les conseils, qui de par la loi sont dissous à compter du jour de ma démission, qui interviendra le 30 septembre au soir. C’est l’administrateur provisoire, qui sera nommé par la rectrice, qui aura pour responsabilité d’organiser les élections, ainsi que d’assurer la bonne marche de l’université dans la période de transition.

Pour finir, je veux souligner à nouveau combien le choix que j’ai été conduit à faire est
difficile. Car il ne nous aurait pas fallu moins de quatre années encore pour porter cette
université au niveau que nous voulons qu’elle atteigne. Mais ce parcours à venir, vous le
ferez avec une équipe qui, je le pense, saura faire avancer notre université dans sa marche vers le progrès.

Je vous remercie de m’avoir fait confiance : ces années comptent parmi les plus stimulantes de ma vie, j’ai pris plaisir à œuvrer avec vous, pour vous, pour l’Université, cette belle institution dont notre société a besoin plus que jamais. Je continuerai à le faire, dans une autre position, toujours au service du développement des savoirs, et de leur diffusion la plus large.

Avec mes plus sincères salutations,

Bertrand MONTHUBERT,
Président de l’université
Toulouse III – Paul Sabatier