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Les étudiants boudent les classements internationaux - Marie-Anne Nourry, 19 juin 2015, EducPros

samedi 20 juin 2015, par Mr Croche

Tout ça pour ça !
L’épreuve de la réalité fait que nous [il s’agit d’un nous élargi] ne sommes plus seuls à dénoncer l’iniquité des classements internationaux. Campus France en arrive aux mêmes conclusions.

A lire sur le site EducPros

Les classements internationaux auraient un impact insignifiant sur les choix d’orientation des étudiants, selon une note publiée par Campus France en mai 2015.

Depuis l’avènement du classement de Shanghai au début des années 2000, acteurs publics et privés bataillent pour imposer leur classement, appuyés par une médiatisation croissante. Pourtant, si l’objectif affiché est d’aider les étudiants et leurs familles à comparer les universités à l’international, il apparaît, selon une note de Campus France publiée en mai 2015, que seule une minorité d’entre eux les connaissent et les utilisent pour choisir leur destination.

Selon une étude menée en mars 2015 dans les bureaux Campus France auprès de plus de 600 étudiants de 46 nationalités différentes, le classement le plus notoire (Financial Times) n’est connu que par 18% d’entre eux. Quant au classement de Shanghai, il n’est connu que de 12% des étudiants.

Priorité au pays de destination

La majorité des étudiants (75%) privilégient d’abord le pays de destination. Et pour les autres, c’est la formation qui est décisive. Dans la majorité des cas, la place de l’université dans un classement international est donc secondaire dans leur choix d’orientation.

Malgré son moindre succès dans les classements internationaux, la France n’a donc pas de souci à se faire, elle reste dans le cœur des étudiants étrangers au troisième rang des pays d’accueil...

En complément d’information :

la note complète (12 pages) de Campus France qui analyse l’impact des classements internationaux des établissements d’enseignement supérieur en France et dans le monde"

Et dont voici le paragraphe de conclusion :

L’analyse des méthodologies utilisées par ces classements fait ressortir une très nette focalisation sur l’évaluation de la recherche - notamment dans les filières de « sciences dures » - au détriment des missions de formation ou encore d’insertion professionnelle des établissements qui sont largement laissées de côté. Effectuée à travers l’utilisation d’indicateurs bibliométriques de plus en plus complexes, la comptabilisation à outrance des publications scientifiques a abouti ces dernières années à une « course » à la production scientifique et à une obsession des rankings.
Pour contrer cette uniformité dans l’utilisation des indicateurs et proposer des mesures d’évaluation moins contestables des établissements, les organismes multiplient les classements et complexifient les méthodologies. L’intégration plus fréquente d’un logique « multi-critères » a incité certains acteurs, tel que le réseau universitaire australien Universitas 21, à classer non pas des établissements ou des diplômes, mais des systèmes d’enseignement supérieurs nationaux ou à accorder une place importante au témoignage des anciens étudiants (U-Multirank).
L’influence des classements est particulièrement visible auprès des pouvoirs publics qui les utilisent de manière croissante comme indicateurs de mesure de la performance des établissements.
Dans certains pays en développement ne disposant pas de systèmes d’évaluation de la qualité des formations, les gouvernements font désormais appel à de grands organismes tels que le Shanghai Ranking Consultancy pour la mise en place de classements nationaux.
Paradoxalement, l’influence des classements auprès des étudiants eux-mêmes est beaucoup moins évidente, comme le montrent les résultats de l’enquête réalisée par Campus France auprès des Responsables des Espaces Campus France à travers le monde et des étudiants internationaux.
L’étude démontre en effet que, loin de constituer un facteur déterminant, l’influence des classements sur le choix du pays d’accueil varie considérablement en fonction du pays d’origine des étudiants et des domaines d’études. Relativisant une notoriété considérée comme acquise, l’enquête montre que 75 % des étudiants choisissent leur pays de destination avant leur établissement d’accueil et seul 1 étudiant sur 10 déclare utiliser les classements pour opérer sa sélection.

Pour mémoire :

Il est intéressant de relire le même type de document mais datant d’avril 2011, beaucoup moins critique !
Et encore plus ancien, l’analyse par SLU en 2009, d’une note sur les classements internationaux réalisée par l’Institut Thomas More qui se présentait comme un think tank européen cherchant à peser sur les décisions politiques. Il revendiquait son inscription dans le courant de pensée de la droite libérale, affirmant se situer dans la filiation de penseurs comme Alexis de Tocqueville, Friedrich von Hayek, Hannah Arendt, Raymond Aron...

"L’objectif de cette note est d’offrir, à l’aide d’informations claires et précises, un éclairage sur l’ensemble des classements existants, d’en indiquer les forces et les limites, et d’en tirer les leçons pour rendre néanmoins le projet européen le plus efficace et le plus opérationnel possible".