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Trois ans après la fin des études, 4 jeunes sur 10 sans travail - Philippe Simon, Ouest France, 24 octobre 2014

vendredi 24 octobre 2014, par Louise Michel

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La crise est passée par là. Les jeunes entre 18 et 29 ans ont de plus en plus de mal à trouver leur premier travail. Et les inégalités se creusent : les enfants de cadres ont davantage de chances que ceux d’ouvriers et d’employés.

Qui sont ces jeunes ?

Ils sont 708 000. Ils ont quitté le système scolaire courant 2010. Les plus jeunes avaient 18 ans ; les plus âgés 29. Moyenne d’âge : 21 ans. 40 % d’entre eux avaient un diplôme de l’enseignement supérieur ; 43 % un CAP, BEP ou Bac ; 17 % rien. Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq), en a interrogé 33 500, soit 5 %, en 2013.

Combien ont un emploi ?

Trois ans après leur sortie de l’école, 57 % ont un travail. Avec des disparités criantes selon les origines sociales : les enfants de cadres sont 71 % ; les enfants d’ouvriers et d’employés sont 55 % ; les enfants de l’immigration seulement 51 %.

Qui a trouvé le plus facilement ?

La prime au diplôme est évidente pour décrocher un emploi stable : ils sont 86 % des docteurs (8 ans après le bac) ; 78 % des masters ; 67 % des bacs +3 ou +4 ; 68 % des bacs +2 ; 47 % des CAP et BEP et seulement 24 % des sans diplômes.

Quels sont les types de contrat ?

Les emplois à durée indéterminée (CDI ou fonctionnaires) sont majoritaires : 59 %. Les CDD représentent 34 % ; les emplois à temps partiel 16 %, «  subi dans la plupart des cas  », notent les auteurs de cette étude, intitulée "Les premiers pas dans la vie active de la génération sortie de formation en 2010".

Quel est le sort des femmes ?

« Meilleur que celui des hommes, note le ministère de l’Éducation. Le taux de chômage féminin est de 20 % pendant les trois premières années d’insertion. Contre 23 % pour les hommes. » Grâce à « une meilleure formation  ». Toutefois, «  le niveau de diplôme n’efface pas les inégalités. À diplôme égal, les femmes ont un taux de chômage plus élevé, et leur salaire est inférieur. Elles subissent plus que les hommes le temps partiel contraint et sont moins souvent en CDI. »

Quelle évolution ?

Le Cereq note une sérieuse dégradation de la situation des jeunes sans diplômes. « Leur proportion (17 %) stagne depuis plusieurs années. » Mais leurs chances de trouver un emploi même le plus précaire s’effondrent : ils étaient 49 % au chômage en 2013 ; contre 41 % en 2010 et 30 % en 2001.

Comment se jugent-ils ?

Malgré la conjoncture, 67 % des salariés se disent « satisfaits » et « ne souhaitent pas changer d’emploi ». Et 80 % déclarent « se réaliser professionnellement ».

Philippe SIMON.