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Le blog de Pierre Dubois "dissocié" : une histoire de CUE qui passe mal ? - Réactions, mars 2014

lundi 10 mars 2014, par Mademoiselle de Scudéry

Relire Attaques ad hominem (1) et Attaques ad hominem (2) ou notre article ici.

« Campagne d’opposants » à quoi, à qui ?

B. Andreotti
[…] je ne vois que « IdF. Une université confédérale ? » qui puisse être (abusivement) qualifiée de relais de « campagne d’opposants ».

Faut-il voir dans ce rappel à l’ordre une méthode autoritaire suggérée par des membres éminents du cabinet ministériel pour contrer le fait que les communauté universitaires d’Ile-de-France s’emparent depuis quelques semaines du regroupement universitaire par association ? Seul M. Davidenkoff peut nous le dire.
Que la DGESIP, Mme Bonnafous-Dizambourg, souhaite, à titre personnel, que les universités franciliennes se regroupent sous forme de ComUE, c’est une chose. Cela ne fait pas des universitaires qui, comme moi, défendent le regroupement par association des « opposants ». Opposants à quoi ? Il s’agit de proposer que l’on adopte (et à tout le moins que l’on débatte) l’une des possibilités explicites de la loi du 22 juillet, ouverte par des amendements déposés au Sénat par… Mme Fioraso et Mme Gillot, toutes deux socialistes. Sont-elles des opposantes ? C’est quand même un peu fort, qu’il soit interdit de débattre des formes légales de regroupement universitaire, alors même que les universités sont supposées être autonomes et que la liberté académique est supposée prévaloir.[…]

Jean-Louis Fournel
[…] Quant à l’allusion aux « opposants », elle est impressionnante de mauvaise foi et relève d’une vraie caricature celle-ci, une caricature que l’on aurait pu espérer plus parlante : la caricature d’une presse aux ordres. Non pas parce qu’elle prendrait ses ordres auprès du cabinet de la Ministre – il n’est pas besoin de cela en l’occurrence, et on doit toujours se méfier des logiques complotistes – mais parce que tout simplement dans ce cas le media – et son directeur au premier chef, du fait même de ce que sont ses sources, y compris personnelles, de revenus – a un intérêt objectif à défendre telle position et telle idée de l’université « moderne » plutôt que telle autre.

Françoise Dibos DAO ( 7 élus sur 14 EC à P13)
[…] Certes vous avez donné une large publicité au statut d’association, mais pourquoi pas. L’important est le projet stratégique ; c’est celui-ci qui nous permettra de savoir ou non si une ComUE est acceptable et sous quelle forme. A SPC, nous n’en avons toujours pas eu connaissance, il serait temps. Nos collègues de P7 vont-ils se retrouver dans la situation IDEX, où nous avons fait campagne pour les élections de 2012 sans avoir eu communication du projet SPC et en analysant les projets ( certes similaires) dont nous avions connaissance ? Ceci n’est pas acceptable.

Pascal Maillard @davidenkoff
[…] Vous me permettrez tout d’abord de voir dans votre décision une singulière ironie, qui n’est pas que lexicale : voici donc un blogueur « dissocié » pour avoir relayé des positions en faveur des universités « associées ». Et ceci, bien sûr, contre les manipulations d’une ministre qui cherche à rendre impossible l’association en Ile-de-France et à imposer ses Communautés d’universités et d’établissements (COMUE), y compris contre la liberté des universités. Au moment où de nombreux universitaires s’emparent de l’idée d’association, l’affaire est évidemment très politique. Sincèrement, je ne crois pas, quelles que soient vos récriminations, que vous auriez eu à tancer poliment Pierre Dubois s’il n’avait pas traité en profondeur, avec la liberté et la pertinence dont il est coutumier, un sujet hautement sensible. Pierre Dubois et son excellent caricaturiste ont mis le doigt où ça fait très mal : l’autonomie bafouée des universités et les libertés académiques.

Olivier Beaud
[…] sur le fond, la charte que j’ai lue précise : « le blogueur s’engage à lire régulièrement les commentaires postés sur son blog, à supprimer les commentaires importuns le cas échéant ou à les signaler à l’équipe d’EducPros. De son côté, EducPros se réserve le droit de supprimer tout post ou commentaire dont le contenu serait contraire à la loi et aux règles de bienséance élémentaires (attaques ad hominem, insultes, etc.). »
Donc de deux choses l’une, soit votre chronique sur les regroupements d’université était considérée comme contraire aux règles de bienséance, et il fallait la supprimer, exceptionnellement, soit elle ne l’était pas et il fallait ne rien faire. A supposer qu’on fût dans la première hypothèse – ce que je ne pense pas entièrement vrai d’ailleurs, même si tout cela était d’un goût un peu douteux, je dois l’avouer – cela ne devait pas conduire à la décision beaucoup plus radicale de « dissocier » le blog d’Educpros. L’incident a été grossi pour en tirer des conséquences qui me semblent disproportionnées par rapport au fait litigieux

Il est instructif de voir que cette affaire éclate à propos d’un thème explosif qui est le regroupement autoritaire des universités qui révèle, malheureusement pour nous universitaires, la véritable face de la politique gouvernementale qui fait fi de l’autonomie desdites universités. Or, vos critiques sur tant d’autres points étaient extrêmement pertinentes et rejoignaient celles des universitaires qui ne sont pas les apparatchiks des universités qui nous mènent dans le « mur » depuis des années.

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Fable

L’histoire se déroulerait dans un pays du pourtour méditerranéen. Un groupe de quelques dizaines d’individus, majoritairement mâles, mais pas seulement, majoritairement médecins, mais pas seulement, est parvenu à prendre le pouvoir dans un secteur complet de l’appareil d’Etat. Alternant tractions et courbettes, ils se hissent les uns les autres dans l’arborescence du pouvoir. Il arrive aussi parfois que certains chutent, happés par l’abîme, de la main même que, fraternels, ils halaient. Dans l’ensemble, leur éthique est proche de celle d’une métastase.

Tu sens bien, cher lecteur, comment tout ceci va finir.

Dérangé dans son projet de pérennisation de son contrôle monopolistique par un pan de la Loi, le groupe en vient à en nier l’existence même. Ce qui ne va pas sans mal, car ce pan de Loi est exposé au vu et au su de tous. Pourtant, par peur ou par veulerie, toute une courtisanerie s’affaire à relayer la chose : ce pan de Loi est une pure fiction et nul ne doit désobéir aux injonctions du groupe. Dès lors, il n’est plus question qu’une quelconque réunion officielle puisse en faire ne serait-ce qu’un sujet de débat. Ce pan de Loi n’existe pas.

Un vieux blogueur, droit, probe et consciencieux, reçoit sous le manteau ce petit bout de Loi et l’affiche en place publique. On s’agite en haut lieu. On réclame sa tête. Le voila exilé, dissocié, écartelé.

Le nom de ce pays ? Sorbonne Paris Censure


Attaques ad hominem ?

Rachid EL GUERJOUMA
Président de l’Université du Maine (Le Mans – Laval)
[…] Traiter les contradicteurs aux orientations actuellement prônées pour l’ESR d’opposants, car c’est de cela dont il s’agit, et se saisir de ce prétexte pour vous réduire au silence est proprement scandaleux. Est-ce à dire qu’EducPros n’héberge que des sites en phase avec la parole officielle… Le rappel à l’ordre, adressé par le directeur d’EducPros, à Pierre Dubois n’est-il pas justement en contradiction avec les valeurs journalistiques qu’Educpros met en avant dans ce même rappel à l’ordre… Quand on connait la multitude des canaux de communication du ministère dont de nombreux médias sont les relais parfois zélés, il apparait nécessaire et salutaire que des espaces « libres » comme le blog de Pierre et Médiapart soient défendus. En ce qui concerne votre ton et votre style, on peut être d’accord ou pas avec, mais cela est secondaire, tout comme les images que vous utilisez et qui de mon point n’ont rien de douteux mais révèlent votre manière d’illustrer votre propos. Quand aux attaques ad hominem, le directeur d’EducPros semble confondre cette définition qui qualifie des propos qui traitent d’un interlocuteur selon son titre, son statut, ses actions, ses engagements, ses déclarations… Ce qui est tout à fait adapté quand on s’adresse à des personnages publics ou que l’on débat avec eux, d’attaques ad personam qui consistent à traiter… ce même interlocuteur de tous les noms.

Gildas Loirand
[…] Je laisse ci-dessous une copie d’un e-mail d’Emmanuel D. [1] reçu ce jour en vous laissant apprécier si l’on a aussi affaire ou non à un « relais de mouvement partisan »… Et si oui, de quelle « obédience » il s’agit !

Pour ma part, et sans hésiter quant à la critique ad hominem, on dispose là, avec la prose d’Emmanuel D., d’un bel exemple de cette novlangue du néo-management universitaire qui contribue à torpiller sur la scène internationale tout ce qui fait et a historiquement fait notre univers d’enseignement et de recherche.

Et oui, dans l’esprit d’Emmanuel D. et de ses amis, les établissements d’enseignement supérieurs et de recherche sont des « marques » et ils le seront encore plus quand ils se constituerons en « communautés » ! Mais pour « vendre » quoi et à qui ?


Caricatures ??

Le caricaturiste
[…] Puisqu’il y a eu une réprobation sur le mauvais goût dont je témoigne, je m’excuse auprès de la Chouette aux yeux d’or, convoquée pour figurer les libertés académiques, et injustement assassinée par image interposée. Pardon donc, à la chevêche d’Athéna, choisie parce qu’elle figure sur le tetradrachme qui servit de symbole au mouvement de 2009 — toujours là quand on a besoin d’elle, avait à l’époque commenté Chris Marker. Avec le recul, la situation de l’université grecque donne toute sa saveur au choix de ce symbole…

Pour les autres personnages caricaturés, je ne crois pas qu’il y ait lieu de m’excuser. Ce sont deux personnages publics qui bafouent ordinairement cette liberté qui reste le bien le plus précieux des universitaires.

Marie-Albane de Suremain
[…] À y regarder de plus près, un même personnage se trouve dans chacune de ces caricatures. Pour autant, cela ne rend guère l’hypothèse caricaturiste plus convaincante. On entend bien la charge contenue dans la citation placée en tête de votre chronique, mais comment ne pas rester incrédule, car on ne peut s’empêcher dans le même temps d’être saisi – pardonnez-moi, étant donné le caractère évidemment douloureux de la situation qui vous est faîte – par le ridicule et l’invraisemblance de la chose. Une remontrance et une injonction pour ces deux caricatures diffusées il y a plusieurs semaines ? Mais c’est cette démarche qui semble ahurissante, incongrue et même déplacée. Sans en établir la liste (certains se chargeront sans doute de le faire) ce blog contient des chroniques dont le propos, toujours intéressant, est fort pimenté et parfois même ad hominem – ce qui suppose, certes, une pratique attentive de la lecture.

Armelle Enders
[…] Voici quelques suggestions pour inspirer vos prochains billets, sans blesser personne :

- ll ne s’est rien passé en 2009 dans l’enseignement supérieur français, à part quelques fêtes de rue spontanées pour célébrer le plan campus et la profusion d’excellence.
- les réformes entreprises depuis 2009 ont transformé l’enseignement supérieur en havre de liberté intellectuelle, de prospérité et de performance. Les universités françaises trustent les 10 premières places au classement de Shanghaï. De Pécresse à Fioraso, l’imagination (verbale) est au pouvoir !
- les états généraux de l’enseignement supérieur ont constitué une sorte de big bang de la démocratie universitaire dont on peine encore à mesurer les conséquences.
- quel que soit le gouvernement, le MESR et le MEN tirent des leçons des erreurs du passé, écoutent et respectent les chercheurs et les enseignants-chercheurs.
- big is beautiful.
- que vive le comic strip ministériel : MOOC, FUN, MEEF, PIF, CUE, etc… !


Charte de bonne conduite vis à vis du site educpros.fr (proposition de JV)

Suite à la "dissociation" du Blog "Histoires d’universités"... et, après avoir visité ce blog pour y exprimer votre point de vue, en commentaire de la censure ainsi opérée :

1) Éviter de visiter le site web, afin de faire chuter les statistiques de visites dont dépendent en partie la valeur des encarts publicitaires sur le site educpros.fr ;

2) Se désabonner de tout service gratuit ou payant du site et fermer notamment les blogs encore ouverts, associés ou pas, sur le site educpros.fr

3) Un autre blogueur du site venant de demander sa "dissociation", les autres pourront faire de même : la présente charte de bonne conduite sera donc à appliquer à tous les autres blogs résiduels ;

4) Se désabonner de sa lettre de diffusion gratuite pour réduire l’argument commercial du nombre d’abonnés à cette lettre ;

5) Ne pas diffuser sur les blogs, forums et listes de diffusion ou de discussions des liens hypertextes ou d’adresses d’URL conduisant au site web (rediffuser, si nécessaire, les articles par copier-coller intégral mais sans liens ou adresses) ;

6) Ne dupliquer aucun article provenant du site educpros.fr dans les instruments pédagogiques ; éviter de conseiller ces références aux élèves et étudiants.

7) Eviter de citer les articles du site educpros.fr en références bibliographiques dans les travaux de recherche ;

8) Multiplier les analyses sociologiques critiques des choix d’agenda, de cadrage et de couverture qui fassent apparaître la partialité du journal, sa soumissions aux pouvoirs en place quels qu’ils soient, aux idéologies managériales et mercantiles...

9) Eviter d’envoyer des propositions de tribunes pleines de raison, d’humanisme et de bon sens au site educpros.fr ; essayer d’abord d’autres cadres éditoriaux.

10) Soutenir systématiquement d’autres journaux en ligne favorables à l’intelligence, à la compétence journalistique, à l’indépendance et à la liberté de la presse : * acheter ces journaux ; * s’y abonner ; * s’abonner à leurs lettres de diffusion gratuite ; * visiter fréquemment leurs sites web ; * cliquer le plus souvent possible sur les encarts publicitaires ; * rediffuser sur les listes des diffusion/discussion leurs articles avec les liens pointant vers leurs sites ; * insérer systématiquement des liens hypertextes dans les blogs en direction de ces journaux ; * multiplier leur présentation aux élèves et étudiants et les faire travailler sur ces articles ; * multiplier les références bibliographiques à ces journaux ; etc...


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