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Le « je suis débordé » de l’enseignant-chercheur - Nawel Aït Ali et Jean-Pierre Rouch, Temporalités, 18-2013

samedi 8 février 2014, par Mariannick

Résumé.

Chez les enseignants-chercheurs (EC), la faible proportion des temps-cadres institutionnels, la grande diversité des types d’activités et la porosité des frontières entre travail et hors travail imprègnent leurs pratiques professionnelles d’une grande labilité, d’une forte individualisation et de formes d’autonomie dans la construction de leur emploi du temps. Cette fluidité des temps dans l’organisation de leur travail s’accompagne pourtant chez les EC de toute une rhétorique du débordement et de la pression temporelle. Ce « je suis débordé » est mis ici en relation avec le nécessaire travail de co-construction de leurs articulations temporelles. Dans ce travail invisible de configuration et d’arbitrage entre activités, l’article repère quatre foyers de tensions potentielles.

Le premier réside dans l’intrication d’activités professionnelles et/ou non professionnelles de natures et de temporalités multiples.
Le deuxième se situe dans la discontinuité d’activités, en contradiction avec des projections personnelles harmonisatrices.
Le troisième concerne l’imbrication d’échelles de temporalités multiples et parfois concurrentes. Un dernier foyer de tensions est ouvert par les évolutions des logiques institutionnelles qui génèrent un décalage entre des représentations personnelles du métier d’EC et la progression d’injonctions de productivité, de rentabilité et d’immédiateté.
L’article s’attarde ensuite sur les tactiques mobilisées par les EC pour tenter d’au moins prévenir l’actualisation de ces tensions en pressions temporelles : redécoupage des frontières entre activités, mise en place de divers micro-rituels de stabilisation du flux temporel, travail de recatégorisation des activités, temporisation, détournement ou cantonnement des temps contraints.
Enfin l’article revient sur quelques enjeux ou prolongements possibles de l’idée que le rapport aux temps des EC peut être considéré moins comme un temps-cadre que comme un temps-activité.

Plan
Introduction. L’agenda de l’enseignant-chercheur :
Débordements et temps contraints

  • Les temps contraints et leurs présupposés
  • Une écologie des temps contraints Foyers de tensions
  • Brouillage des sphères sociales
  • Discontinuités et dispersion Jeux d’échelles
  • Évolutions des logiques institutionnelles : accélération, accumulation et incertitude Tactiques et « astuces »
  • Jeux avec les contours d’activités
  • Micro-ritualisations
  • Une requalification/recatégorisation des activités
  • Ré-élaborations autour des temps contraints
    — La temporisation
    — Détournements, dédoublements et multi-activité assumée Conclusion

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