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Ubu roi ou le vice-président indélicat - Université Paris 6, décembre 2013

lundi 16 décembre 2013, par Mademoiselle de Scudéry

Publication, dotation, piège à…
lettre du Vice-Président (recherche et) Innovation de l’UPMC

La réponse d’un SLU(t)iste embeddé au CS de cette université.

Madame, Monsieur,

Depuis plusieurs années, l’UPMC et ses partenaires ont opté pour un système de signature multi-lignes donnant légitimement crédit à chacun des établissements soutenant l’unité. Le respect de cette règle est primordial pour le budget mais aussi la visibilité et donc l’attractivité de l’Établissement auprès des étudiants, chercheurs et enseignants-chercheurs, en France et à l’étranger.

Or, par méconnaissance, nombre de publications impliquant des membres des unités de recherche dont l’UPMC est tutelle ne mentionnent pas l’université, ce qui a un impact forcément négatif pour l’UPMC et, par voie de conséquence, pour vos unités. Pour avoir été directeur d’unité, je sais que votre charge de travail est lourde et que vous ne pouvez pas vérifier les signatures de toutes les publications qui sortent de votre laboratoire. Je vous demande cependant de rappeler les règles adoptées par l’UPMC et ses partenaires à l’ensemble des chercheurs et enseignants-chercheurs, et si ce n’est déjà le cas, de les inscrire dans le règlement intérieur de votre unité.

Les signatures déterminant en partie la subvention pour charge de service public de l’Université, elles seront dès 2014 prises en compte dans le calcul de votre dotation. Nous serons également attentifs au bon respect de cette règle lors du processus de révision des effectifs.

Comme il est matériellement impossible de vérifier toutes les publications, nous effectuerons des contrôles aléatoires a posteriori. Chaque année, les listes de publications de l’année précédente de quelques unités de chaque pôle seront étudiées. Les erreurs d’adressage constatées l’année n entraineront une baisse de la dotation de l’année n+1 :

  • entre 10% et 15% d’erreurs, la dotation sera diminuée de 5% ;
  • entre 15% et 30%, la diminution sera de 15% ;
  • au-delà de 30%, le pourcentage d’erreur déterminera le pourcentage de la baisse.

Je profite aussi de ce courrier pour vous informer que la règle de signature de l’UPMC évolue et fait référence à son appartenance au PRES Sorbonne Universités et vous rappeler l’attachement de l’université au dépôt des publications dans HAL.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations les plus cordiales.

Le Vice-président Recherche et innovation.

(en pièce jointe [qui vous sera épargnée] par SLU, 3 pages d’exemples valant explication)


Monsieur le Président,
Monsieur le vice-président de l’innovation,

J’ai eu communication d’une lettre ressemblant à un poisson d’avril où il est question de sanctions lorsque les publications ne correspondent pas, à la virgule près, à des règles de signatures parfaitement abscons où trois pages d’explications jointes sont nécessaires pour les détailler ...

Ces sanctions sont quantifiées jusqu’au ridicule (de 10% à 15% d’erreurs 5% de pénalités, de 15% à 30% d’erreurs 15% de pénalités, ...).

Il est par ailleurs fait mention, in fine, de l’attachement de notre université, à l’archivage HAL (cette fois-ci sans sanction).

Le caractère outrancier et provocateur de ce courrier donne une image détestable de notre université.

Monsieur le Président, il ne fait pour moi aucun doute que vous ne laisseriez pas passer de telles dispositions contraignantes et inutilement provocatrices sans une discussion approfondie avec le Conseil Scientifique ou sa nouvelle mouture la commission de la recherche du Conseil académique, et sans leur aval sans ambiguïté aucune.

Que je sache, nous n’avons eu que des échanges très généraux sur l’archivage HAL et rien de plus.

J’ai pu, Monsieur le Président, apprécier, en d’autres circonstances, votre réticence à prendre des mesures punitives.
Vous conviendrez avec moi que de telles dispositions punitives sont, dans le cas présent, d’une maladresse insigne. Si pour reprendre le slogan de SLR, l’université n’est pas une entreprise, elle doit encore moins être une caserne. Je ne doute pas une seule seconde que vous saurez faire, au prochain Conseil, toute la lumière sur la vraie nature de cette lettre à l’humour trop provocateur.

Très cordialement,

XXX

PS : un contrôle aléatoire a posteriori sur deux articles de laboratoires de l’UPMC (ici et ) montre que certains laboratoires de l’UPMC ne mettent pas en avant
leur appartenance à l’UPMC préférant mettre en avant celle à l’ENS

Laboratoire Kastler Brossel, École Normale Supérieure, CNRS,
Université Pierre et Marie Curie - Paris 6 Case 74, 4, place Jussieu,
5252 Paris CEDEX 05, France, EU

Réinventer l’Université ne souhaite pas de sanctions pour de tels contrevenants.