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Démission du jury d’oral de l’agrégation externe d’histoire, 16 septembre 2013

mardi 17 septembre 2013

Cher(e)s collègues,

En juillet dernier, les historiens membres du jury d’oral de
l’Agrégation externe d’histoire ont exprimé leur crainte de voir le
Ministère de l’Education Nationale nommer sans la moindre concertation
un représentant de l’Inspection générale à la présidence du jury
.
Au-delà du symbole, il s’agissait de mettre en garde contre le risque
d’affaiblir l’Agrégation en découplant de la recherche la préparation
d’un concours d’excellence.

Les interventions et le courrier signé par tous les membres
enseignants-chercheurs historiens du jury sont restés lettre morte. La
nomination du nouveau président du concours est désormais officielle :

http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=73522.

Elle revient à l’Inspecteur général Yves Poncelet, vice-président du
concours 2013.

Il est important que collectivement les historiens universitaires
aient conscience de ce qui est en jeu : après les effets dramatiques
de la mastérisation, le rythme éreintant des réformes qui ont affecté
le CAPES, désormais, c’est l’Agrégation qui est visée. Il ne faut pas
être grand clerc pour deviner qu’à très court terme l’Agrégation ne
sera plus l’Agrégation, alors même qu’au fil des années les jurys
successifs avaient fait évoluer le concours progressivement et dans
une large concertation. Si l’Agrégation clone à court terme le Capes
nouveau style, elle n’aura bientôt plus aucune raison d’exister.

Des présidents de jurys d’Agrégation ont déjà été choisis au sein de
l’Inspection générale, mais dans un contexte tout à fait différent.
Aujourd’hui, ce qui menace, c’est la poursuite, comme pour le CAPES et
les Masters MEEF, de l’entreprise visant à écarter l’Université de la
formation des enseignants. A terme, c’est l’ensemble de notre offre de
formation qui s’en trouvera un peu plus fragilisée.

Depuis le 5 juillet, le Ministère de l’Education Nationale avait le
temps, si telle avait été son intention, de dialoguer avec le jury. Au
contraire, aucune réponse ne lui est parvenue et le jury a été
systématiquement tenu à l’écart de toute la procédure qui a conduit à
la nomination d’un nouveau Président. Ses membres pensaient mériter un
autre traitement de la part des autorités de tutelle, dans la mesure
où le bon déroulement du concours repose largement sur l’engagement
et le dévouement collectif pour faire vivre le concours et en
maintenir la qualité scientifique.

Les 15 signataires ne souhaitent pas continuer à participer au jury
d’oral pour la prochaine session dans ces conditions, et ont le 16
septembre au matin adressé une lettre de démission au Ministère de
l’Education Nationale.

Bien cordialement à toutes et à tous,

Christophe Chandezon, Vice-président, Professeur d’histoire ancienne,
Université Paul-Valéry - Montpellier III

Jean-Louis Gaulin, Vice-président, Professeur d’histoire médiévale,
Université Lumière - Lyon 2

Reynald Abad, Professeur d’histoire moderne, Université Paris IV-Sorbonne

Pierre-Yves Beaurepaire, Professeur d’histoire moderne, Université de
Nice Sophia - Antipolis, Institut Universitaire de France

Michel Bertrand, Professeur d’histoire moderne, Université de
Toulouse, Institut Universitaire de France

Philippe Chassaigne, Professeur d’histoire contemporaine, Université
Michel de Montaigne - Bordeaux 3

Sophie Dulucq, Professeure d’histoire contemporaine, Université
Toulouse - Le Mirail

Thierry Dutour, Maître de conférences d’histoire médiévale,
Université Paris IV-Sorbonne

Xavier Huetz de Lemps, Professeur d’histoire contemporaine,
Université Nice Sophia Antipolis

Frédérique Lachaud, Professeur d’histoire médiévale, Université de Lorraine

Christel Müller, Professeur d’histoire grecque, Université Paris
Ouest Nanterre La Défense

Eric Perrin-Saminadayar, Professeur d’histoire grecque, Université
Paul-Valéry - Montpellier III

Pierre Ragon, Professeur d’histoire moderne, Université Paris Ouest
Nanterre La Défense

Bertrand Schnerb, Professeur d’histoire médiévale, Université
Charles-de-Gaulle - Lille 3

Nicolas Tran, Professeur d’histoire romaine, Université de Poitiers,
Institut Universitaire de France