Accueil > Revue de presse > Terra Nova vs Fondapol dans Le Monde du 6 mars 2012

Terra Nova vs Fondapol dans Le Monde du 6 mars 2012

jeudi 8 mars 2012, par Mariannick

Les "think-tank" sortent du bois…

Lire aussi le point de vue de la Fondation Copernic dans Le Monde du 9 mars.

Réforme des universités : "L’autonomie sans les moyens"

par Olivier Ferrand, président de la fondation Terra Nova et Alexandre Aïdara, coordinateur du pôle enseignement supérieur et recherche, et vie étudiante.
Point de vue, le 6 mars 2012

Que restera-t-il de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU du 10 août 2007) ? Un principe : l’autonomie des universités. Les études et les expériences internationales convergent pour le montrer : l’autonomie est une clé de la réussite des universités.

Un principe, mais c’est à peu près tout. La réforme a été mal menée au plan qualitatif. Elle a mis en place un mode de gouvernance calqué sur celui des entreprises, qui donne trop de pouvoir aux présidents d’université, au détriment de la collégialité. La réforme menace aussi de générer des déserts universitaires. Elle repose sur la valorisation d’universités d’excellence, à travers une mise en compétition pour l’obtention des crédits publics et la recherche de crédits privés (fondations universitaires, chaires). Corollaire de cette politique, l’asphyxie financière des petites et moyennes universités. Une autre politique était possible, valorisant aussi l’excellence, mais au travers de filières et de départements spécialisés, répartis sur le territoire, dans une logique de coopération.

Surtout, les moyens ont été absents. C’est l’enjeu central. La France consacre à peine 1,5 % de sa richesse nationale à l’enseignement supérieur, contre 3 % aux États-Unis, entre 4 et 5 % pour les pays les plus avancés. Elle consacre 9 000 euros par étudiant, ce qui nous situe en dessous de la moyenne OCDE, loin des pays leaders. Pour simplement se mettre au niveau américain, il faudrait doubler le budget et trouver 30 milliards d’euros annuels supplémentaires.

La suite à lire ici


Réforme des universités : "Une révolution par la confiance"

par Dominique Reynié, professeur des universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol)
Point de vue, le 6 mars 2012.

La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU du 10 août 2007) instaurant l’autonomie des universités est l’une des grandes réformes de Nicolas Sarkozy. Elle donne à notre recherche et à notre enseignement supérieur les outils et les moyens de participer à la compétition académique et scientifique internationale. Elle est profondément conforme à l’esprit même de l’université, qui est d’être "autonome". Les universitaires n’ont pas laissé filer cette occasion : toutes les universités métropolitaines ont mis en œuvre l’intégralité de l’autonomie prévue par le texte, 6 mois avant la date prévue.

En instituant l’autonomie de gestion, la loi a conduit à la professionnalisation de la gestion des universités, à l’image de nos grandes écoles ou des grandes universités étrangères. La gestion est placée sous un régime de responsabilité adulte, a posteriori, sous la forme d’un contrôle budgétaire ex post exercé par l’État.
[…]
Il reste à traiter l’épineux problème des droits d’inscription, à la fois injustes et insuffisants ; il reste, comme le propose la Fondapol, à généraliser le droit à la sélection, avec toutes les rétributions qui l’accompagnent et que l’on réserve aujourd’hui aux catégories sociales les plus aisées.
[…]
La suite