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Courrier du sénateur Robert Bret à Valérie Pécresse

18 juin 2008

mercredi 18 juin 2008, par Laurence

Marseille, le 18 juin 2008

Madame Valérie PECRESSE
Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
21, Rue Descartes
75005 PARIS

Madame la Ministre,

Solidaire du mouvement de contestation initié par les organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de la recherche qui refusent le démantèlement programmé du CNRS, je tiens à vous signifier ma consternation face aux réorganisations que vous envisagez.

Depuis le printemps 2007, sous couvert d’autonomie et de rénovation de la gouvernance, que ce soit l’Enseignement supérieur et/ou la Recherche, le Gouvernement ne cesse de vouloir les placer sous son autorité pour mieux les contrôler, mieux les orienter au service de l’économie.
Or, c’est un pléonasme que de devoir le rappeler, mais les sciences, le savoir, n’ont pas de valeur marchande, pas plus qu’ils n’ont pour seule finalité de produire des richesses.

Pourtant, il est à craindre que la restructuration que vous défendez, Madame la Ministre, entraîne un désengagement de l’Etat et consécutivement la disparition du seul opérateur global de recherche fondamental, le CNRS et, a fortiori, chacune de ses missions.

En effet, en imposant le découpage du CNRS en Instituts indépendants, dont la nomination des Directeurs et l’attribution des budgets seraient contrôlées directement par le pouvoir politique, cela entrainerait l’affaiblissement de tous les secteurs de la recherche fondamentale publique pour mieux favoriser la recherche finalisée.

…/…

La communauté scientifique refuse le démantèlement du CNRS et vous demande de bien vouloir lui accorder une entrevue afin d’entamer un dialogue constructif et porteur d’avenir pour la recherche.

Cette requête, légitime face à l’enjeu, sauver le potentiel de recherche de la France, ne saurait rester sans réponse.
En conséquent, je vous saurai gré de bien vouloir accorder à ces enseignants, à ces chercheurs, l’écoute attentive et bienveillante qu’ils méritent.

Vous en remerciant par avance,

Je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’assurance de mes respectueuses salutations.

Robert BRET