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La Grande-Bretagne, un exemple à suivre, vraiment ? Revue de presse (début juin 2011)

mercredi 8 juin 2011, par Laurence

Merci, toujours, au préparateur de cette revue de presse.

Les développements récents de la situation britannique devraient inciter… les partis politiques français tentés par un système de frais étudiants couplés à un système de prêts, comme mentionné par le site "répondre a gauche"
dans les actes d’un colloque de septembre 2010,

http://www.repondreagauche.fr/le-pacte-educatif/les-actes-du-colloque/un-nouveau-pacte-educatif-pour-democratiser-la-reussite

"Enfin, pour que chaque étudiant puisse se consacrer totalement à ses études, nous devons mettre en place un système d’allocations publiques au financement des études supérieures, assorties de conditions de remboursement liées aux revenus futurs du diplômé. Une mutualisation sera ainsi instaurée entre les étudiants, au bénéfice de ceux qui ont les revenus les plus faibles, ou qui n’ont pas pu obtenir leur diplôme [à condition que les prêts soient obligatoires, ce qui revient à dire qu’il y aura des frais d’inscriptions]."

… à plus de prudence. Une commission parlementaire annonce en effet que le nouveau système de prêts étudiants britannique pourrait s’avérer un gouffre financier,

- http://www.bbc.co.uk/news/education-13667117
- http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=416421&c=1

chiffré à plusieurs centaines de millions de livres.

Cette situation problématique du secteur public attire donc l’attention sur le secteur privé. Un article de l’historien Howard Hoston dans la London Review of Books rappelle les pratiques désastreuses du groupe Appolo qui gère la gigantesque « université » de Phoenix (500 000 – cinq cent mille – étudiants),

http://www.lrb.co.uk/v33/n11/howard-hotson/short-cuts

et qui s’est implanté en Grande-Bretagne via sa filiale BPP. Celle-ci est cependant loin d’être rentable, et de mauvaises prévisions font baisser sa valeur d’environ 1/3. La viabilité du secteur prive, même dans un contexte de tentative de destructions du secteur public, est donc loin d’être évidente,

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=416359&c=1

Ceci concerne l’enseignement supérieur « bas de gamme ». Une récente tentative concerne le haut de gamme, avec la création d’un collège spécialisé dans les arts et les humanités qui percevrait des frais double de ceux du public (£ 18 000) avec des enseignements couvrant principalement la littérature, la philosophie, l’histoire ainsi que le droit et l’économie, donnes par des « stars » académiques, le tout valide par un diplôme de l’université de Londres,

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=416405&c=1

Cette tentative (1 000 places étudiantes), qui se fait au nom de la sauvegarde des humanités, fait évidemment couler beaucoup d’encre, avec du pour,

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/jun/07/give-grayling-new-college-humanities-chance

et du contre,
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/jun/06/ac-graylings-new-private-univerity-is-odious

et aussi des étudiants qui s’y opposent fermement,

http://www.thisislondon.co.uk/standard/article-23957838-grayling-faces-campaign-of-disruption-over-private-college.do

Cette approche, qui cherche à faire concurrence à Oxford et Cambridge au point d’être accuser de copier les programmes,

http://www.guardian.co.uk/education/2011/jun/06/ac-grayling-private-university-syllabus

ne serait cependant pas viable pour cet économiste de la LSE,

http://www.guardian.co.uk/education/2011/jun/06/ac-grayling-private-university

Au total, ces réformes risqueraient donc de détruire un secteur « public » qui ne serait pas remplacé, sauf si bien sûr l’Etat intervenait pour soutenir le privé.