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Josette Théophile : « La meilleure formation pour les enseignants commence par la pratique », VousNousIls, 22 avril 2011

samedi 23 avril 2011, par Jean-Paul et Jean-Marie

Début avril, Luc Chatel annon­çait avoir demandé aux pro­vi­seurs de recru­ter, via Pôle emploi, des rem­pla­çants en cas d’absence des pro­fes­seurs. Comment se déroule ce recru­te­ment et sur quels cri­tères ? Josette Théophile, Directrice Générale des Ressources Humaines de l’Education Nationale, répond à VousNousIls.

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Le recru­te­ment des ensei­gnants via Pôle Emploi pour rem­pla­cer des titu­laires absents est-il désor­mais systématique ?

Non, puisque pour rem­pla­cer les ensei­gnants absents, il y a d’abord les titu­laires en zone de rem­pla­ce­ment. Au nombre de 50.000, ils repré­sentent approxi­ma­ti­ve­ment 8 % de nos effec­tifs pour envi­ron 5 % d’absents. Nous avons recours à Pôle Emploi pour des situa­tions de rem­pla­ce­ment qui ne peuvent être assu­rées par ces titu­laires déjà occu­pés sur des périodes longues et des absences pré­vi­sibles. Le recours aux contrac­tuels répond donc à des absences ponc­tuelles qui néces­sitent une grande réactivité.

Qui sont ces futurs ensei­gnants et sur quels cri­tères sont-ils recru­tés via Pôle Emploi ?

Nous pri­vi­lé­gions très natu­rel­le­ment les per­sonnes qui ont déjà ensei­gné. Ensuite, notre vivier de contrac­tuels est tra­di­tion­nel­le­ment consti­tué par des étudiants titu­laires d’une licence ou d’un mas­ter. Nous comp­tons égale­ment sur les jeunes retrai­tés, ayant toutes les com­pé­tences, et le niveau de garan­tie néces­saire pour ensei­gner. Nous sol­li­ci­tons ceux qui viennent tout juste de quit­ter l’Education natio­nale, qui connaissent l’exercice du métier et qui sou­haitent inter­ve­nir ponctuellement.

Comment se déroule ce recrutement ?

Très sim­ple­ment et de manière assez clas­sique. Il est d’ailleurs déjà cou­rant au niveau des aca­dé­mies et des établis­se­ments. Dans un pre­mier temps, le Rectorat ou le chef d’établissement concerné fait pré­ci­sé­ment connaître à Pôle Emploi le type d’enseignant qu’il recherche : sa dis­ci­pline et ses carac­té­ris­tiques d’intervention. Une fois sélec­tion­née par Pôle Emploi, cette per­sonne passe un entre­tien d’accueil auprès du res­pon­sable d’établissement, puis prend ses fonc­tions. Une ins­pec­tion per­met de vali­der, par la suite, ses com­pé­tences pour enseigner.

Ce mode de recru­te­ment est-il véri­ta­ble­ment adapté à l’Education Nationale et plus pré­ci­sé­ment au métier d’enseignant ?

Il est adapté aux com­pé­tences que nous recher­chons pour un ensei­gnant : un cer­tain niveau dans la dis­ci­pline et une capa­cité à ensei­gner. Même si, à la dif­fé­rence des titu­laires rem­pla­çants, ils n’ont pas passé le concours, ils ont cepen­dant via l’acquisition de leur diplôme, le niveau demandé et par consé­quent les com­pé­tences pour ensei­gner. Je crois que la meilleure for­ma­tion pour les ensei­gnants com­mence par l’exercice de la pratique.

Quelles autres mesures ont été prises pour faci­li­ter le rem­pla­ce­ment des ensei­gnants absents ?

Au niveau des aca­dé­mies et des établis­se­ments, la mise en place de réfé­rents faci­lite désor­mais la coor­di­na­tion des rem­pla­ce­ments. A cela s’ajoute l’assouplissement des zones d’intervention des titu­laires rem­pla­çants. Ils peuvent main­te­nant, via des conven­tions pas­sées entre les aca­dé­mies, inter­ve­nir beau­coup plus faci­le­ment d’une zone aca­dé­mique à une autre. Des mesures qui per­mettent une col­la­bo­ra­tion directe, rapide et effi­cace entre les rec­to­rats et les établis­se­ments pour pal­lier les absences des enseignants.

Gérald Dudouet