Accueil > Revue de presse > Pour le parti de Pécresse, des chèques comme s’il en pleuvait - Mathilde (...)

Pour le parti de Pécresse, des chèques comme s’il en pleuvait - Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg, Mediapart, 6 janvier 2011

vendredi 7 janvier 2011, par Chabadabada

Si Jean-Paul Huchon consulte les comptes des partis politiques, publiés la semaine dernière au Journal officiel, il risque de s’étrangler. Alors que le président (PS) de la région socialiste craint de perdre son poste pour avoir réalisé une campagne vantant les mérites de la Région sans la comptabiliser dans ses comptes de campagne, il apprendra que sa principale adversaire, Valérie Pécresse, à la même époque,s’arrangeait avec la loi, par le biais d’un micro-parti. En toute légalité certes. Mais au mépris de l’esprit du texte et dans des proportions insoupçonnées.

En effet, à côté de l’association de financement éphémère imposée par la loi, Valérie Pécresse a fondé en novembre 2008 le micro-parti « Changer c’est possible ». Si le système des micro-partis, révélé par Mediapart, ne surprend presque plus, l’épluchage des comptes « Changer c’est possible » ne laisse pas d’étonner. Les sommes en jeu s’avèrent très importantes pour un scrutin de ce type, alors même qu’on ne connaît pas encore les dons obtenus en 2010.

Rien que pour l’année 2009 donc, 390.991 euros de dons ont été versés à ce parti par des personnes physiques. Dont 275.215 euros ont été directement affectés à la campagne de Valérie Pécresse. Ce n’est pas rien : l’UMP en 2009 a levé 7.168.555euros. Le PS, 446.773 euros, soit à peine plus que Valérie Pécresse à elle toute seule.

A l’échelle d’une campagne régionale, c’est aussi une somme très importante. En Ile-de-France, le plafond de dépenses autorisées pour les régionales était fixé à 3,2 millions d’euros.

Roger Karoutchi, rival malheureux de Valérie Pécresse lors des primaires de l’UMP, n’en revient d’ailleurs pas : « 390.000 euros de dons ! Ce n’est pas possible, vous devez voustromper, commence-t-il par s’exclamer. A l’époque où moi-même j’avais un micro-parti, je levais 15.000 à 20.000 euros par an grâce au cercle des amis. Pas plus. Et puis les gens donnent déjà à l’UMP, donc ils ne peuvent pas donner en plus à une structure de ce type. »Roger Karoutchi se trompe, ou bien fait semblant de ne pas savoir.

Lire la suite de l’article sur le site de Mediapart