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Et pourquoi pas un enseignant de maternelle pour enseigner la philo en Terminale ? - Communiqué de presse de la FCPE Paris, 14 octobre 2010

jeudi 14 octobre 2010

Comme dans d‘autres académies, le nombre de cours non assurés dans les collèges et les lycées parisiens est très
inquiétant mais aujourd’hui, sur une grande chaine de TV nationale, le directeur de l’académie nous a annoncé
avoir le remède : les "instits" des écoles primaires vont aller enseigner dans les collèges et lycées. Une fausse bonne
idée qui ne fait que renforcer l’inquiétude des parents.

En effet, depuis la rentrée de nombreuses heures de cours ne sont pas assurées dans les collèges et lycées, des cours
de philosophie en terminale littéraire, de technologie dans les lycées professionnels, etc. Dans certaines disciplines
non seulement il n’y a pas de remplaçants mais il n’y a pas assez de professeurs pour pourvoir à tous les postes. A la
veille des vacances d’automne, aucun signe d’amélioration dans les établissements n’est visible.

- Ainsi au lycée Voltaire deux classes de terminales n’avaient pas de professeur de philosophie à la rentrée, ce sont
maintenant 3 classes qui sont concernées dont une terminale L pour qui près de 40 h de philo sont manquantes !
- Ainsi à Claude Bernard les classes bilangues Anglais-Allemand n’ont pas bénéficié d’un seul cours d’Allemand !
- Ainsi au lycée Hélène Boucher, 3 classes n’ont pas eu de professeur de mathématiques pendant un mois !
- Ainsi au lycée Raspail, un poste de professeur de pratique professionnelle n’est toujours pas pourvu pour l’une des
secondes Professionnelles, soit 8 h par semaine non assurées depuis la rentrée !

Alors quoi de plus simple en effet pour un enseignant de maternelle, d’enseigner la littérature en terminale ou
l’allemand en quatrième ? Sans douter un instant de la capacité d’adaptation de nos enseignants, de qui se moque-ton ?

Le raisonnement présenté est tout à fait inquiétant. Il réaffirme le renoncement de l’Education Nationale à toute
formation sérieuse des enseignants. Il suffit d’avoir fait de l’anglais à la fac pour être indifféremment instituteur de
maternelle ou professeur d’anglais au collège. Et ce renoncement permet une vision purement quantitative de
l’enseignement, avec des individus qui deviennent des pions interchangeables.

Et gardons à l’esprit que, dans le même temps, les classes du primaire sont surchargées, avec un nombre grandissant
de classes de maternelle à 30 élèves et plus, et qu’on n’accueille plus les enfants de moins de trois ans…

Le ministère de l’éducation s’est engagé en juin dernier auprès des parents d’élèves, à assurer le remplacement des
profs avec un délai de carence d’une journée au lieu des 15 jours auparavant. Dès cette époque le Directeur de
l’académie de Paris savait qu’il n’en aurait pas les moyens, qu’il n’aurait même pas les moyens de pourvoir à tous les
postes à la rentrée tant les suppressions massives que nous vivons depuis déjà 3 années successives ont réduit les
effectifs disponibles à peau de chagrin.

Ces promesses non tenues, ces logiques de pur gestionnaire au détriment de nos enfants, ce toujours moins d’école,
cela doit cesser !

Communiqués en ligne sur : http://www.fcpe75.org/n_rpresse.htm