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Lettre de la CPU n°54 (30 septembre 2010)

jeudi 30 septembre 2010, par Laurence

Edito

L’annonce récente par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’ouverture aux élèves des classes préparatoires littéraires d’autres débouchés que ceux des Ecoles Normales Supérieures suscite des réactions contrastées.

Certains s’en félicitent au nom de la diversité des carrières ainsi affichée pour les étudiants de formation littéraire. De fait, il n’est pas rare dans d’autres pays de se retrouver dans le management des entreprises, les ressources humaines, le marketing, etc. après des études d’archéologie ou de littérature. Et de ce point de vue, ceux qui se réjouissent ont raison.

D’autres, à l’inverse, déplorent que les étudiants des classes préparatoires littéraires qui rejoignaient jusqu’ici à l’université en troisième année de licence ou en master soient tentés de ne plus le faire et que les universités et leurs filières d’enseignement et de recherche soient ainsi vidées de leurs meilleurs éléments. Et de ce point de vue, ceux qui s’inquiètent n’ont pas tort.

Le débat mérite d’être ouvert et mené dans la sérénité : il va l’être en commission de pédagogie d’abord puis plus largement au sein de la CPU. Mais sans préjuger des orientations que prendra ce débat, le bureau tient à réaffirmer que cette question souligne, une fois de plus, la nécessité de rapprocher les classes préparatoires, et les écoles, des universités. Car ce n’est pas en dissuadant des jeunes de suivre des classes sélectives qu’on rehaussera le niveau et le prestige des premières années universitaires mais en permettant aux universités à la fois d’accueillir tous les étudiants et d’offrir à ceux qui le veulent et le peuvent, de suivre des filières sélectives. La France est un des rares pays au monde à avoir un système aussi dual et c’est de cette dualité que nous devons sortir progressivement tout en gardant le meilleur de chaque système : l’ouverture à tous d’un côté et la possibilité de suivre des cursus très exigeants de l’autre. C’est pourquoi le bureau soutient les expériences de classes préparatoires mixtes en cours de développement entre les universités et les lycées. Et c’est pourquoi la CPU a décidé de consacrer son prochain colloque au niveau licence et au rapport entre les filières technologiques courtes, les classes préparatoires, les licences générales et les licences professionnelles, afin que la diversité des cursus cesse de rimer avec séparation et ségrégation.

Guide des personnels non statutaires des SIUMPSS et SUMPSS

Au moment où les établissements d’enseignement supérieur accèdent aux responsabilités et compétences élargies et à l’autonomie, au moment où ils développent une véritable politique de gestion des ressources humaines, alliant harmonisation, déprécarisation et reconnaissance de l’implication et de l’investissement des personnels, la CPU, sollicitée par l’association des directeurs des services de santé universitaires (ADSSU), a souhaité réaliser un « guide des bonnes pratiques pour le recrutement et la gestion des personnels non tatutaires des SIUMPSS et des SUMPSS ».

Ce guide a été conçu pour aider les établissements, dans le respect de leur autonomie, à harmoniser les conditions de recrutement et de rémunération des personnels contractuels des SIUMPSS et SUMPSS : médecins directeurs, médecins des SUMPSS/SIUMPSS, psychologues cliniciens, diététiciens.

Cela apparait d’autant plus nécessaire que les SIUMPSS/SUMPSS ont vu leur rôle de prévention se renforcer et leurs missions s’élargir à la médecine de soins (décret du 7 octobre 2008, circulaire du 4 mars 2010) et que leurs personnels jouent un rôle important dans l’amélioration de la vie étudiante, l’un des facteurs de réussite.

En une dizaine de pages, le guide rappelle d’abord la réglementation en vigueur, les nouvelles missions des SIUMPSS/SUMPSS et propose, dans une troisième partie, des recommandations sur la nature du contrat, le régime indemnitaire et le déroulé du contrat de ces personnels médicaux contractuels.

Consultez le guide en ligne sur notre site Internet

Le développement durable et les universités en 2010-2011

Le mercredi 29 septembre, le Comité développement durable de la CPU, composé aujourd’hui de 71 établissements, a ouvert de nouvelles pistes de travail pour l’année à venir.

A la suite des voyages éco-campus organisés par la Caisse des Dépôts à Copenhague et Lausanne, auxquels ont participé une vingtaine de vice-présidents et présidents d’université, un groupe composé de vice-présidents développement durable et/ou chargés du patrimoine s’est réuni pour la première fois, sur le thème de l’immobilier, avec la participation de la CDC.

L’échange a permis de mettre en lumière les progrès réalisés depuis deux ans par les universités sur le volet développement durable de leur patrimoine. Cette approche immobilière semble pertinente car elle constitue une clé d’entrée pour aborder des problématiques plus globales d’aménagement du territoire : stratégie de déplacement, organisation du campus, enjeux liés au numérique, relations avec les collectivités.

Bon nombre d’établissements se sont emparés des outils mis à leur disposition pour les questions relatives à l’immobilier : www.g2e-campus.fr, mémento éco-campus, etc. Il est cependant apparu que ces outils d’aide à la décision, pour être optimisés, doivent s’accompagner d’une stratégie de communication afin que les décideurs s’en emparent et intègrent la démarche développement durable dans l’aménagement des campus.

L’autre initiative du comité développement durable concerne la formation des personnels des universités au développement durable. La séance du 29 septembre a permis d’amorcer sur ce thème une démarche collaborative entre l’Amue et la CPU qui aura pour objectif de concevoir des modules de formation à destination des personnels dans leurs domaines d’activité (Finances, Achats, Patrimoine, Ressources Humaines…). Le Comité poursuit par ailleurs sa réflexion sur un projet de module généraliste de sensibilisation au développement durable qui sera mis à la disposition des établissements qui le souhaitent pour leurs personnels et leurs étudiants.

Enfin, le CPU et la CGE finalisent actuellement une version 2 du « référentiel développement durable des établissements d’enseignement supérieur », avant de s’engager dans un processus de labellisation des établissements dont la mise en œuvre sera progressive.