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Lettre de la CPU n° 49 - 28 juin 2010 (sic)

vendredi 25 juin 2010, par Mathieu

Pour lire cette lettre sur le site de la CPU.

Stage « en cursus »

Lors du dernier CNESER du 21 juin, la CPU a salué les avancées décisives réalisées sur la question des stages depuis 2006 et la loi relative à l’égalité des chances.

Syndicats, associations, universitaires, fédérations patronales et administrations ont œuvré dans le même sens : faire du stage en entreprise, établissement public, collectivité et association, une véritable expérience formatrice, encadrée, indemnisée, préparée, suivie et évaluée.

L’adoption d’une charte des stages s’imposant à tous, l’indemnisation au-delà des deux mois et l’interdiction de stage « hors cursus » sont des progrès décisifs dont la CPU se réjouit et auxquels elle a contribué.

C’est pourquoi nous avons finalement soutenu au CNESER du 21 juin la proposition consistant à conserver au projet de décret [1] sur les stages une portée purement générale, qui réaffirme et clarifie les principes, et à renvoyer à une circulaire le soin de détailler les différentes formes que peut prendre le stage « en cursus ».

Nous devons, en effet, préserver les acquis de ces trois dernières années, qui permettent que la meilleure organisation de la pratique des stages réponde aux objectifs de formation et d’insertion professionnelle qui y sont attachés et évite les abus souvent dénoncés. Et nous devons, en même temps, soutenir des pratiques originales et efficaces, comme les stages de réorientation en fin de premier semestre du cursus licence, quand ces stages sont prévus de façon optionnelle dans les maquettes et font l’objet d’un encadrement pédagogique de qualité.

C’est dans cet esprit d’équilibre que la CPU continuera de travailler avec le ministère et les différents partenaires, et en particulier les autres conférences externes (CGE, Cdefi) et internes (ADIUT, réseau des IAE, etc.).

L’excellence à l’espagnole

L’Europe universitaire est aujourd’hui à la recherche de l’excellence. L’Allemagne a lancé son initiative d’excellence à partir de 2005 (cf. newsletter du 4 mars 2010), suivie par la France avec l’Opération Campus et l’Emprunt National.

L’initiative de l’Espagne, pourtant de grande ampleur, est beaucoup moins connue. Or, l’initiative « Campus de Excelencia International », dont le premier appel à candidatures à été lancé l’année dernière, présente quelques spécificités qui pourraient servir de modèle.

Les critères de ce programme s’inspirent très largement de l’opération Campus française, puisque l’objectif affiché est celui de la création de campus universitaires de haute visibilité internationale, de haute qualité de formation, de recherche et d’innovation.

La méthode, quant à elle, semble s’inspirer de l’initiative d’excellence allemande avec une mise en concurrence de l’ensemble des universités en deux tours.

Lors d’un premier tour, un comité technique choisit les quinze meilleurs projets stratégiques visant à créer des lieux d’excellence de visibilité internationale, parmi une cinquantaine de candidatures et selon un cahier des charges très normé. Les projets sélectionnés au premier tour d’octobre 2009 ont reçu une subvention de 200 000 euros pour préparer leur candidature devant le jury international de la fin novembre.

Le deuxième tour est certainement le plus original. Les quinze projets sont mis en concurrence dans une procédure largement médiatisée, avec un comité de sélection international visionnant, pour chaque projet, un film de 5 minutes et écoutant une présentation orale de 3 minutes. Seuls cinq projets ont été retenus au final pour le premier appel à candidatures.

Cet exercice, qui peut sembler réducteur par rapport à la complexité des projets et de leurs enjeux, contraint les porteurs des projets à les expliquer devant un public large, en se concentrant sur l’essentiel. Par sa transparence, le procédé contribue à renforcer la confiance dans les décisions du panel d’experts internationaux, bien-sûr soumis à différents types de pressions.
Le premier comité de sélection a impliqué deux Français : l’architecte Dominique Perrault et l’astrophysicienne Catherine Cesarky (qui a également été membre du comité de sélection dans le cadre de l’Opération Campus).

Le résultat montre cependant que les universités des grandes métropoles ont des avantages incontestables. En effet, sur les cinq projets choisis, trois sont situés à Madrid et deux à Barcelone. Trois de ces projets sont portés par une seule université et les deux autres, conjointement par deux universités. Les universités recevront environ 10 millions d’euros chacune pour leurs projets.

En 2009, 84% des universités ont participé au concours. En 2010, pour le deuxième appel, elles y participent à 100%. Les résultats seront connus à l’automne 2010 et l’appel à candidatures sera reconduit les années suivantes.

Exécution du budget de l’Enseignement supérieur

Les rapports annuels de performance (RAP) qui retracent, pour chaque ministère, l’exécution du budget de l’année précédente, en l’occurrence le budget 2009, viennent d’être publiés. Ces rapports sont joints à la loi de règlement qui arrête le montant définitif des recettes et des dépenses du budget (art 37 de la LOLF).

Bien qu’elle soit d’aspect très technique, la loi de règlement devrait être un temps fort du débat budgétaire car elle retrace les écarts entre la loi de finances votée et le budget exécuté. Or, ces écarts qui proviennent d’ouvertures ou d’annulations de crédits opérés en cours et en fin de gestion, peuvent être importants.

C’est le cas en 2009 pour le budget de l’enseignement supérieur (programmes 150 – formations supérieures et recherche universitaire – et 231 – vie étudiante -) qui a bénéficié d’ouvertures de crédits supplémentaires notamment dans le cadre du plan de relance de l’économie (+ 346 M€ en autorisation d’engagement (AE), + 312 M€ en crédit de paiement (CP)). Ces crédits ont concerné les constructions immobilières et la mise en sécurité des locaux universitaires puisque la vocation du plan de relance était d’accélérer des opérations inscrites dans les Contrats Plan Etat Régions (CPER) et les contrats de plan.

Dans un contexte de faible inflation (+0,9 % en 2009), les crédits consommés au titre de l’enseignement supérieur progressent par rapport à 2008, de 10,2 % en autorisation d’engagement (AE) et de 5,9 % en crédit de paiement (CP).
Pour mieux comprendre ces données, il est important de préciser la notion de « crédits consommés » puisque, du point de vue du budget de l’Etat, un crédit est consommé lorsqu’il a été versé à un établissement d’enseignement supérieur [2]. Il est de notre responsabilité collective que cette consommation soit également constatée au niveau des universités et que les crédits supplémentaires ne se traduisent pas par une augmentation anormale des fonds de roulement. L’analyse des comptes financiers sera donc un autre enjeu majeur de l’appréciation portée sur l’exécution budgétaire 2009.

Dans l’analyse du rapport annuel de performances concernant l’enseignement supérieur, un résumé des principaux constats qui ressortent de l’exécution budgétaire 2009 précède une analyse détaillée, programme par programme et action par action. Cette analyse concerne également la partie des RAP consacrée aux objectifs et aux indicateurs qui mesurent les résultats attendus et ceux obtenus.

Une dernière précision : l’étude est conduite à périmètre constant c’est à dire en neutralisant les transferts de masse salariale opérés du budget de l’Etat, vers le budget des universités (universités passées aux responsabilités et compétences élargies principalement).

Pour en savoir plus : consultez la note du 10 juin 2010 « exécution du budget 2009 : analyse du rapport annuel de performances concernant l’enseignement supérieur » Télécharger la note.

Signature d’un engagement commun CPU-CGE pour le développement durable

Le 17 juin dernier, la Conférence des présidents d’université (CPU) et la Conférence des Grandes écoles (CGE) ont tenu une conférence de presse commune sur le thème du développement durable.

A cette occasion, Lionel Collet et Pierre Tapie, présidents des deux conférences, ont signé un engagement commun précisant notamment que la CPU et la CGE mèneraient une réflexion sur l’opportunité et les modalités d’une labellisation commune « développement durable » pour les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

La CPU et la CGE participent également à la réflexion sur un « tronc commun de connaissances au développement durable » dont l’objectif est de fournir aux établissements des outils pour que chaque étudiant de l’enseignement supérieur soit sensibilisé au développement durable.

Voir le texte de l’engagement commun


[1Décret d’application de la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie.

[2en dehors des cas où c’est l’Etat qui effectue directement la dépense.