Accueil > Revue de presse > Incroyable : effrayés par la classe, les jeunes profs se paient des cours (...)

Incroyable : effrayés par la classe, les jeunes profs se paient des cours privés, Anna Topaloff, Marianne 2, 18 juin 2010

vendredi 18 juin 2010, par Mathieu

Mal préparés à leur pratique professionnelle, les enseignants prennent des cours particuliers payants pour colmater les brèches de la médiocre formation dispensée dans les IUFM. 

On n’arrête plus la privatisation des études. Longtemps réservée aux lycéens et étudiants, le « cours de soutien payant » s’adresse désormais aux…enseignants eux-mêmes ! La logique est la même : surfer sur la crise du système éducatif public en « offrant » de pallier à ses manques. Puisqu’il est de notoriété publique que les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) ne préparent pas les futurs profs à la réalité de leur métier, il n’est pas étonnant que des établissements privés se soient engouffrés dans la brèche.

Selon un sondage CSA publié cette semaine, seuls 16% des enseignants débutants estiment que l’IUFM leur a fourni des outils et des méthodes directement applicables en classe. Les autres, ces milliers de jeunes profs parachutés en ZEP qui éclatent en sanglots en plein cours deux jours après la rentrée, seront autant de clients potentiels : on imagine déjà les bénéfices que ces écoles pourront tirer de leurs cessions « gestion de votre première classe »…

Car ces leçons sont loin d’être gratuites. Chez Forprof, comptez 600 euros pour 30 heures de cours répartis sur une semaine avant la rentrée. C’est moins cher chez Prépa-Public, qui demande 275 euros pour 25 heures. Les deux organismes se défendent de profiter d’un système en déshérence, quand ils n’affirment pas agir par pur altruisme. « Moi aussi, je préférerais que le public joue son rôle et forme correctement les futurs enseignants !, s’insurge Carol Huron, directrice de Prépa-Public. Mais ce n’est pas le cas. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On ferme les yeux et on laisse nos enfants face à des profs mal formés, sacrifiant ainsi plusieurs générations d’entre eux, en attendant que l’Etat se réveille ? »

Lire la suite sur le site de Marianne 2