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Communiqué de presse de la Société des agrégés de l’Université (17 juin 2010)

jeudi 17 juin 2010, par Anneflo

Paris, le 17 juin 2010

La Société des agrégés dénonce la multiplication des validations extérieures qui met en péril les concours de recrutement et s’indigne de l’opacité organisée par l’inflation déraisonnable des textes règlementaires.

La Société des agrégés s’étonne qu’un décret du 28 mai 2010 (décret n°2010-570) modifie les conditions d’admission aux différents concours de recrutement, de façon à la fois précipitée, puisqu’elles seront exigées dès la session 2011, et opaque, puisque ces modifications se cachent sous un intitulé obscur (décret portant diverses dispositions statutaires applicables à certains personnels enseignants et d’éducation relevant du ministre de
l’éducation nationale).

Ce texte qui dispose que pour être nommés fonctionnaires stagiaires les candidats admis aux différents concours de recrutement devront justifier de l’obtention d’un certificat en langues de l’enseignement supérieur (CLES 2) et d’un certificat en informatique (C2i2e) pose problème.

En effet, il ajoute encore à la lourde tâche des candidats de la session 2011 qui, pour la majorité d’entre eux, devront à la fois valider leur année de master, faire un stage en responsabilité dans un établissement, obtenir ces deux certificats et préparer un concours dont les dates de passage et d’inscription ont été singulièrement avancées.

Par ailleurs, les conditions de délivrance de ces certificats demeurent floues : on ne sait s’il faut considérer par exemple que la certification en langue est organisée par certains établissements d’enseignement supérieur, comme semble l’indiquer la terminologie du texte du 28 mai 2010, ou plutôt par les rectorats dans le cadre du « diplôme de compétence en langue » créé
par le décret du 7 mai 2010 (décret n°2010-469). La Société des agrégés déplore que l’inflation des textes et leur superposition rendent, encore une fois, scandaleusement incompréhensibles pour les citoyens et illisibles pour les candidats les démarches nécessaires et les conditions élémentaires à la bonne tenue des concours de recrutement.

La Société des agrégés dénonce une attaque supplémentaire contre les concours de recrutement nationaux, privés, de façon insidieuse et progressive, de leurs principes et de leurs contenus puisque la réduction du nombre de leurs épreuves coïncide avec la multiplication de validations extérieures.

Elle rappelle également que les concours garantissent l’égalité de tous devant les dignités, places ou emplois publics, définie par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et que leur ouverture ne saurait être restreinte arbitrairement par l’inégalité de l’accès à l’information des éventuels candidats.

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