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"Quelles stratégies pour une internationalisation des universités ?", Lettre de la CPU du 10 juin 2010 - n°47

mardi 15 juin 2010, par Laurence

Pour lire cette lettre sur le site de la CPU

Près d’une centaine de responsables des relations internationales des universités se sont réunis les 27 et 28 mai derniers à l’Université de Poitiers, à l’initiative de la CPU et du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR), pour échanger et débattre des stratégies d’internationalisation des universités.

Dans un discours introductif, Patrick Hetzel a rappelé l’importance et la nécessité d’une véritable stratégie internationale comme élément substantiel de la politique globale des établissements et a défini un certain nombre de leviers stratégiques.
Les défis à relever reposent tout à la fois sur une adhésion collective à un projet politique, sur une stratégie de marque et une démarche de ciblage précise. La dimension qualitative a été rappelée à plusieurs reprises comme le fil conducteur de la stratégie d’internationalisation des universités. Les démarches d’assurance de la qualité devraient contribuer à l’atteinte de ces objectifs.

La nécessité d’intégrer l’insertion professionnelle des étudiants dans la stratégie des établissements a également été soulignée.
Ce sujet a été approfondi dans l’un des trois ateliers au cours duquel a été évoquée une étude menée à l’initiative de la communauté européenne et dont les résultats ont démontré que les séjours d’étudiants à l’étranger favorisaient de façon notable l’employabilité des étudiants ; les employeurs étant très intéressés par les compétences acquises en mobilité.
En conclusion de l’atelier, le rapprochement des SCUIO-IP (services communs universitaires d’information, orientation et insertion professionnelle) avec les services de relations internationales a été préconisé.

Un second atelier a porté sur les réseaux d’établissements, tels que le projet USTH (Université des sciences et technologie de Hanoi), le réseau EUCOR (Confédération des Universités du Rhin Supérieur) ou encore l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie). Dans un contexte d’autonomie universitaire, ces réseaux prennent tout leur sens s’ils sont centrés sur des projets concrets et impliquent un nombre limité de partenaires.

Un troisième atelier s’est penché sur la politique d’attractivité des établissements et leur visibilité à destination des étudiants internationaux tant sur le plan de la formation que de la communication (sites Internet). Partant de l’étude de cas du PRES de Lyon, les débats se sont concentrés sur la définition d’une stratégie d’attractivité supposant à la fois constance, pérennité, lisibilité et visibilité des actions internationales d’un établissement. La qualité de l’accueil et de l’offre de formation, une véritable politique des langues et une communication ciblée ont été identifiées comme les fondements de cette stratégie, notamment à travers une étude menée par CampusFrance sur les sites Internet des universités françaises.

L’une des séances plénières a concerné la délivrance de diplômes conjoints. Si en mai 2005, la France s’est dotée d’une réglementation permettant le développement de cursus internationaux dans le cadre de masters conjoints, la délivrance de ces diplômes peut poser des problèmes liés notamment à la procédure d’édition du diplôme (langue et ensemble des signatures du parchemin). Un groupe de travail interministériel impliquant la CPU et les autres conférences d’établissements sera prochainement constitué.

Une autre question a soulevé une vive discussion parmi les participants, celle de l’enseignement en anglais. L’attractivité de la France pour les étudiants de certains pays (par exemple : Brésil, Russie, Inde, Chine) repose sur une offre de formation pour tout ou partie en langue étrangère. Or, les marges de manœuvre laissées par la loi Toubon sont trop restreintes alors que, comme le souligne Jean-Pierre Gesson, Président de la Commission des Relations Internationales et Européennes de la CPU, il est important, en plus de la promotion de la francophonie, de conforter la diversité linguistique et culturelle.

Une prochaine rencontre, à l’automne 2010, permettra la poursuite de ces débats.