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Position de l’APLV (Association des Professeurs de Langues Vivantes) sur la formation des futurs professeurs (11 juin 2010)

samedi 12 juin 2010, par Anneflo

Position de l’APLV (Association des Professeurs de Langues Vivantes) sur la formation des futurs professeurs

Pour lire cet article sur le site de l’APLV

À la rentrée prochaine un professeur stagiaire devra assumer une charge de travail plus lourde que celle d’un titulaire. Aucune formation n’est prévue pour qu’il affronte le groupe classe, sinon quelques conseils qu’on lui recommande de trouver sur des sites académiques de langues. Ce vide institutionnel va permettre aux organismes de formation privés payants de se multiplier, plaçant ainsi les nouveaux recrutés sur un pied d’inégalité dès le début de leur carrière.
D’où la réaction de nombreux collègues, professeurs de LV, qui ont d’ores et déjà fait savoir à leurs chefs d’établissements et / ou à leurs IPR qu’ils s’opposaient aux conditions d’encadrement et de formation des futurs lauréats de la session 2010 des concours de recrutement pour le second degré. Ils ont ainsi manifesté qu’ils refuseraient d’assumer la fonction de Conseiller Pédagogique Tuteur, dans le cas où un professeur stagiaire serait affecté dans leur établissement.

L’APLV a déjà fait connaître son opposition à cette réforme à marche forcée de la formation des enseignants [1 <http://www.aplv-languesmodernes.org...> ]. Accepter que des lauréats de l’actuel concours du CAPES, qui ne comporte qu’une part minime de contenus professionnels (notamment à travers l’épreuve sur dossier, qui reste très théorique), puissent ainsi faire leurs débuts, reviendrait à totalement mésestimer l’importance de la formation initiale.

Que penser d’un métier qui ne s’apprendrait que sur le tas ? Autant dire que ce n’est pas un métier, puisqu’un peu d’instinct et de sens de l’improvisation suffirait. C’est en définitive pour défendre leur professionnalité que ces collègues en viennent à signifier par avance qu’ils refuseront de faire semblant d’apporter des éléments de formation à ces jeunes lauréats de concours, jetés ainsi dans les classes après leurs études. La formation telle qu’elle est prévue s’avère donc non satisfaisante aussi bien pour le formateur que pour le stagiaire en formation. Comment peut- on apprendre sur le tas sans une véritable formation par alternance ?
Laisser croire que l’adaptation brutale à l’emploi tient lieu de formation serait lourd de conséquences. L’APLV demande donc que les conditions d’accueil des futurs lauréats de concours soient revues au plus vite.

Le 11 juin 2010

1. Voir le texte du 2 février 2010, "Réformes des métiers de l’enseignement : la position de l’APLV" sur le site.