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Lettre de la CPU n° 43, 29 avril 2010

jeudi 29 avril 2010, par Elie

C’est l’été en avance, la CPU vous écoute et décline "l’excellence" à toutes les sauces... piquantes.

Pour lire cette lettre sur le site de la CPU.

Edito

Avec le printemps revient le temps des bilans et des interrogations. Bilan des cinq ans de l’ANR au Collège de France le 5 mai, réflexions prospectives des IUT sur leur avenir dans le cadre de la loi LRU, le 6 mai à Créteil et interrogations de l’Unef sur les effets de l’autonomie, du grand emprunt ou du plan campus sur le service public d’enseignement supérieur, le 8 mai, à Evry .

A tous ces rendez-vous, la CPU sera présente, pour écouter bien-sûr, mais aussi pour faire valoir et partager sa vision de l’enseignement supérieur et de la recherche et son souci de penser ensemble l’excellence, l’attractivité, la compétitivité et la qualité du service rendu à l’usager à et à la société.

Partout, nous rappellerons que nous avons porté la création des PRES et l’autonomie des universités comme deux processus complémentaires visant à conjuguer d’une part la nécessaire modernisation et dynamisation de nos établissements et d’autre part notre volonté de rester présents sur l’ensemble du territoire français pour répondre aux besoins de la société et de l’économie.

A tous, nous dirons que nous n’assimilons pas l’« excellence » à la seule recherche, mais la visons aussi dans la formation, la professionalisation et l’accompagnement des étudiants vers la réussite.

A tous, nous dirons que c’est le sens de notre engagement dans les débats actuels sur les évolutions souhaitables de la loi LRU ou des PRES comme sur l’emprunt national. Non pas défendre une université à deux vitesses, avec un petit nombre de centres d’excellence et le reste des établissements qui se satisferaient de la médiocrité pour le plus grand nombre, mais promouvoir des logiques de site fortes capables de produire de véritables effets d’entraînement et de contagion sur les sites et entre sites, et au-delà sur l’ensemble de notre système d’enseignement supérieur et de recherche.

Une nouvelle étape dans la coopération entre recherche et enseignement : la CPU et le Cirad signent un accord-cadre

Gérard Matheron, directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), et Lionel Collet, président de la Conférence des présidents d’université (CPU), ont signé un accord-cadre mercredi 21 avril 2010. Cet accord permettra aux deux établissements de conclure des conventions de partenariat en matière de recherche et de formation, mais aussi de développer leurs collaborations avec les établissements des pays du Sud.

Le Cirad est un centre de recherche français qui répond, avec les pays du Sud, aux enjeux internationaux de l’agriculture et du développement. Etablissement public à caractère industriel et commercial, le Cirad est placé sous la double tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère des Affaires étrangères et européennes. En partenariat avec les pays du Sud, il produit et transmet de nouvelles connaissances, pour accompagner le développement agricole et contribuer au débat sur les grands enjeux mondiaux de l’agriculture, de l’alimentation et des territoires ruraux.

Cet accord marque la volonté commune des deux établissements de renforcer leur coopération et repose sur quatre principes : l’investissement des enseignants-chercheurs et des chercheurs au sein des écoles doctorales, le soutien aux unités mixtes de recherche — cadre privilégié pour la mise en œuvre d’une action scientifique concertée —, la création de chaires mixtes université-organisme et le développement des partenariats entre les établissements français et les Pays du Sud en matière de recherche et de formation, qui bénéficiera des dispositifs prioritaires du Cirad à l’étranger.

Avec la signature de cet accord, le Cirad conforte les engagements qu’il a conclus avec les universités et leurs écoles doctorales dans différents Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES). La CPU poursuit, quant à elle, l’objectif de concertation avec les organismes de recherche puisqu’il s’agit du cinquième accord de ce type signé depuis un an.

L’apprentissage tout au long de la vie et la VAE en Pologne, Allemagne et en France

En 2008, sous la présidence française de l’Union Européenne, les ministres européens ont signé à Bordeaux une charte concernant l’apprentissage tout au long de la vie, « life long learning », élaborée par l’EUA.

Quelle est la réalité dans trois pays importants de l’Union Européenne, la Pologne, l’Allemagne et la France, presque deux ans après la signature ?
Cette question a été discutée à l’occasion d’un séminaire franco-germano-polonais, tenu les 23 et 24 avril à l’Institut de Berlin-Brandebourg pour la coopération franco-allemande en Europe.

Même si les conférences des trois pays soutiennent les universités dans le développement stratégique du « life long learning » (LLL), les différences aussi bien dans le cadre juridique que dans les pratiques sont très nettes.

Tandis que la France a une approche intégrant la formation des adultes (formation continue) dans le dispositif des formations diplomantes initiales, la Pologne et l’Allemagne font une distinction formelle entre ces deux types de formation.

Les plus grandes différences se retrouvent cependant au niveau de la reconnaissance des compétences acquises en dehors des établissements universitaires, un élément important dans le cadre de la formation tout au long de la vie.

La situation française, où la validation des acquis de l’expérience (VAE) peut aller jusqu’à la reconnaissance entière d’un diplôme sans passer par des cursus ou examens supplémentaires, n’a pas son équivalent en Allemagne et en Pologne.

En Allemagne, les établissements peuvent reconnaître jusqu’à 50% d’un diplôme dans le cadre d’une VAE mais restent plutôt hostiles à cette validation des acquis.

En Pologne, le cadre législatif ne prévoit pas une telle reconnaissance des acquis professionnels mais il existe une autre pratique intéressante du « life long learning » : des « Kinder-Uni », universités d’enfants, où dès 7 ans, les enfants peuvent s’inscrire dans des cursus universitaires spécifiques pour développer leur intérêt, notamment pour les sciences.

Les préconisations de la charte LLL semblent donc plus d’actualité que jamais et un classement des établissements européens concernant les pratiques du « life long learning » pourrait être un moyen d’inciter au développement des stratégies dans ce domaine. Le travail en réseau au-delà des frontières pourrait également être un vrai stimulant.

Pour généraliser la VAE en Europe, la CPU a ainsi proposé lors de son colloque annuel en 2008 de développer des pratiques de reconnaissance entre pays. Dans quelques établissements français, on relève déjà des demandes de candidats étrangers dans le cadre de la VAE, qui pourraient être les prémices de son internationalisation. Mais cela présuppose une description généralisée des diplômes en termes de compétences et le développement de pratiques partagées de l’assurance qualité. Tout un programme !