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Préparations aux Capes d’automne. Irresponsables, vous avez dit irresponsables ? Communiqué de SLU (30 mars 2010)

mercredi 31 mars 2010

Préparations aux Capes d’automne.

Irresponsables, vous avez dit irresponsables ?

Depuis quelques semaines, en marge des discussions sur la mise en place de la masterisation, un autre débat a cours : les Universités doivent-elles mettre en place, dès le mois de mai 2010, une préparation spécifique pour le concours du Capes de novembre ?

Depuis quelques semaines, il est beaucoup question, dans ces débats, de responsabilité et même d’éthique.

Ne serait-il pas irresponsable de laisser les étudiants concourir sans leur avoir proposé des cours de préparation ?

Ne serait-il pas irresponsable de les laisser partir vers les officines privées qui feront leur chou gras de cette désaffection ?

Ne serait-il pas irresponsable de faire pâtir des formations qui ont fait leur preuve, alors même que la réforme est déjà si engagée ?

L’enfer étant pavé de bonnes intentions, en cette période pascale, SLU vous propose une courte échappée au paradis de la prétendue amoralité :

- Les étudiants qui prépareront le concours pour la première fois savent qu’ils n’ont qu’une chance infime de l’obtenir. Ils ont tout intérêt à finir leur master en juin s’ils veulent pouvoir poursuivre leur cursus. C’est ce qu’ils feront.

- Personne en haut lieu ne cherche à nous persuader que les nouvelles questions tomberont à l’écrit. Le temps ne presse donc pas : l’oral est au mois d’avril.

- Les heures qui seront “dépensées” pour cette préparation croupion seront, nous dit-on, prises dans l’enveloppe de l’année 2010-2011, alors même que personne ne peut dire si les futures préparations reprendront la totalité des heures qui existent aujourd’hui. À l’heure où les décomptes de service sont soumis à de sévères contrôles, il y a peu de probabilité que ces heures - et encore moins les cours dispensés via internet – soient un jour payées.

- Le niveau des cours dispensés ne pourra atteindre que celui d’un cours de L3. Beau discrédit jeté sur la soi-disant élévation du niveau de formation.

- Cette année, les préparateurs seront censés enchaîner les colles de préparation à l’oral qu’ils dispensent habituellement en mai et juin, et les cours de l’année suivante. Ce faisant, ils seront de fait privés du temps de recherche estival qui fait partie de leur mission. Comme ils sont soumis à d’énormes pressions en tant que chercheurs, ils ont tout intérêt à faire peser sur les derniers recrutés ou ceux qui n’ont pas les moyens de résister à de si insistantes pressions la charge d’assumer cette préparation. De l’éthique en toc, au détriment des collègues.

- à moins que… certains ne cherchent à rentabiliser leurs efforts en dispensant des cours privés au mois d’août. En aucun cas, l’existence des préparations dans les Universités n’est un antidote à celles du privé. C’est même l’inverse qui est vrai. De la responsabilité en monnaie sonnante et trébuchante.

Fin de la béatitude. Et maintenant, la question de conscience : qui est irresponsable ?

Refusons de mettre en place de telles préparations ! Exigeons le maintien des écrits au printemps ! Dotons-nous d’un nouveau moyen pour faire évoluer ce calendrier de concours absurde qui détruit davantage encore nos formations et notre recherche.


Sauvons l’Université !