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Motion du CNESERdu 15 mars 2010 : Utilisation d’étudiants pour effectuer des remplacements dans l’Education nationale : le CNESER dénonce le bricolage inacceptable de Luc Chatel !

jeudi 18 mars 2010, par Anneflo

Le Cneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche), réuni en section permanente et commission scientifique permanente, a adopté deux motions le 15 mars 2010.
Dans une première motion (20 voix pour, 3 contre et déposée à l’initiative de l’Unef et soutenue par le Snesup-FSU, Sup’Recherche-Unsa, A&I-Unsa, SNPTES-Unsa, CGT, CFTC, Sud éducation), le Cneser dénonce « l’exploitation programmée d’étudiants pour pallier les difficultés des établissements scolaires ».

MOTIONS CNESER DU 15 MARS 2010

Utilisation d’étudiants pour effectuer des remplacements dans l’Education nationale : le CNESER dénonce le bricolage inacceptable de Luc Chatel !

Mardi 9 mars dernier, Luc Chatel a déclaré souhaiter que chaque académie se dote, en plus des remplaçants titulaires, d’"un vivier de remplaçants qui pourra être composé soit de jeunes retraités de l’éducation nationale ou d’étudiants en cours de formation ou juste diplômés qui pourront subvenir à des besoins urgents". Confronté aux conséquences de sa politique éducative reposant sur des suppressions massives de postes (40 000 depuis 2007), le gouvernement envisage de répondre aux inquiétudes des parents et des élèves en ayant recours à des retraités ou des étudiants pour effectuer des remplacements dans le primaire et le secondaire. Le CNESER dénonce des propositions choquantes et inadaptées aux besoins du système éducatif.

Le CNESER dénonce l’exploitation programmée d’étudiants pour pallier aux difficultés des établissements scolaires. Les élèves ont besoin d’enseignants formés à leur métier, les familles d’avoir toutes les garanties sur les conditions d’encadrement, et les étudiants ont besoin de dispositifs financiers renforcés pour se consacrer à temps plein à leur formation dans de bonnes conditions. Ils ne doivent pas être détourné des apprentissages universitaires (CM, TD, TP, séminaires,...) essentiels à leurs formations et irremplaçables. Cette proposition intolérable ne répond à aucune de ces attentes !

Cette proposition intervient dans le contexte de la mise en œuvre à marche forcée de la réforme de la formation des enseignants, que la communauté universitaire dénonce. Le gouvernement réduit à portion congrue la formation professionnelle aux métiers de l’enseignement, en la limitant à quelques heures de mise en situation par le biais de stages sous-encadrés ou à des stages en pleine responsabilité où les jeunes constituent de réels moyens de remplacement. C’est en intégrant de réels stages conçus comme un véritable temps d’apprentissage couplé à des enseignements théoriques que les futurs enseignants seront formés efficacement à la diversité de leurs missions, pas en les mettant quelques heures en remplacement face à une classe sans préparation, ni suivi. Quant à l’idée de faire faire quelques heures de remplacement à de jeunes diplômés, elle est proprement scandaleuse : le Ministère de l’Education nationale doit ouvrir des postes aux concours et les recruter de manière stable. Il est inacceptable de généraliser la précarité de l’emploi des jeunes en transformant certains d’entre eux en vivier de précaires corvéables à merci, en particulier ceux titulaires des futurs masters enseignement.

Le CNESER demande au gouvernement d’autres choix en matière de politique éducative et notamment :

- l’arrêt des suppressions de postes dans l’éducation et la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutements pour faire face aux besoins du service public ;

- le retrait des décrets et textes d’application déjà publiés concernant la réforme de la formation des enseignants et l’ouverture de réelles négociations pour la mise en place d’une autre réforme. Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, il convient en particulier de revenir sur plusieurs questions fondamentales : des masters garantissant une véritable formation tant disciplinaire que professionnelle, des stages intégrés aux cursus, la place des concours et le contenu des épreuves, le rôle des IUFM et l’accompagnement social des étudiants.

- dans le prolongement de l’année de transition, la révision du calendrier des concours de la session 2011 (septembre et novembre 2010) ;

Motion adoptée par le CNESER du 15/03/2010 (20 oui, 3 non, 1 blanc)