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Confidentialité et précipitation - Les travaux du Conseil pour le Développement des Humanités et des Sciences Sociales semblent oublier la communauté universitaire. Déclaration de la CDUL (13 novembre 2009)

lundi 16 novembre 2009, par Mathieu

Madame le ministre Valérie Pécresse a installé le 2 septembre dernier le Conseil pour le Développement des Humanités et des Sciences Sociales, en lui fixant entre autres missions la définition d’une vision stratégique pour l’ensemble des disciplines de SHS, la clarification des enjeux de formation et d’insertion professionnelle des diplômés issus de ces disciplines, ainsi que la valorisation de la production scientifique des SHS en France et l’amélioration de leur visibilité internationale.

Le chantier est vaste et touche à de fortes inquiétudes de la communauté universitaire, récemment exprimées par des mobilisations de grande ampleur : on aurait pu donc espérer une démarche raisonnable et ouverte de larges consultations, afin de déboucher sur des diagnostics et des préconisations construits au fil d’un débat associant tous les acteurs concernés.

Or le CDHSS semble avoir opté tout au contraire pour une réflexion à marches forcées, marquée par la confidentialité et un sens très sélectif du dialogue.

On apprend ainsi le 21 septembre, sur le site du Conseil, que l’amélioration de l’employabilité des diplômés de SHS fera l‚objet de la séance du 23 septembre, à partir de 3 rapports, puis le 29 octobre, que la séance du 4 novembre conclura provisoirement la question de l’insertion des diplômés SHS, pour s’intéresser immédiatement à l’organisation des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche en SHS. Il est vrai que le temps presse puisque un rapport d’étape doit être remis semble-t-il coûte que coûte avant Noël : le CDHSS approuvera donc dès le 4 novembre un « texte de synthèse présenté par la présidente et le rapporteur » . A cette date, en se fiant toujours aux seules informations disponibles publiquement via le site, la présidente du CDHSS aurait mené des entretiens avec Jean-Marc Monteil, conseiller au cabinet du Premier ministre ; Bruno Laurioux, Directeur de l’Institut National SHS du CNRS et Jacques Dubucs, DGRI pour les Sciences Humaines et Sociales ; le Conseil aurait de plus auditionné en tout et pour tout un directeur d’UFR LSH, sollicité nous dit-on en tant que «  responsable d’une expérience dans le domaine de l’insertion des diplômés SHS ».

Une séance serait à nouveau prévue le 1er décembre, avant la remise donc du rapport d’étape : aucune information supplémentaire n’est disponible, mais on peut craindre que les questions de la spécificité de l’organisation et du financement de la recherche en SHS comme celle de l’évaluation en SHS, qui figurent au programme arrêté le 02 septembre, ne soient traitées de manière aussi expéditive.

La CDUL s’étonne avec solennité de ce mode de travail marqué par la précipitation et la confidentialité. Elle déplore que l’intelligence collective de la communauté universitaire, dans la diversité de ses expertises et la pluralité critique de ses points de vue, soit si peu sollicitée. Elle redoute du même coup que les conclusions du CDHSS, au corps défendant peut-être d’une partie de ses membres, ne soient instrumentalisées ultérieurement, pour légitimer des réformes et restructurations que la communauté des LLASHS refuserait.

Au rebours de débats restreints à des cénacles de spécialistes sélectionnés par la tutelle, elle appelle de ses vœux un processus transparent et ouvert de larges assises tout au long de l’année universitaire 2009-2010.

Pour le Bureau de la CDUL,
Jacques MIGOZZI, Président.