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Motion sur les stages adoptée par 13 enseignants de l’école élémentaire A.Briand (Lyon 7) le 19 octobre 2009 (SNUipp, SNUDI-FO, SGEN, non syndiqués)

vendredi 23 octobre 2009, par Mathieu

Nous sommes sollicités pour définir dans la précipitation des projets permettant de libérer nos classes pour l’organisation de stages en responsabilité pour des étudiants « se destinant au métier de professeur des écoles ». Un vingtaine de classes devraient ainsi accueillir ces étudiants sur la circonscription soit près de 10 % des classes...

Nous avons régulièrement accueilli des élèves professeurs des écoles pour des stages, notamment en responsabilité, et nous connaissons les difficultés auxquelles sont alors confrontés nos jeunes collègues. Pourtant il s’agissait jusqu’à présent de collègues ayant réussi le concours de recrutement, et suivant pendant leur année de fonctionnaire-stagiaire une formation à l’IUFM intégrant des stages.

Ces « nouveaux stages » relèvent d’une situation totalement différente, instaurés en application de la réforme de la formation exigeant un master pour enseigner et de la circulaire du 20 août 2009. Dès cette année, 50 000 étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement seraient appelés à effectuer jusqu’à 108 h (soit plus de 4 semaines pour le premier degré) de stages en responsabilité, c’est à dire à remplacer autant d’enseignants dans leur classe.

Comme l’indique une organisation syndicale (SNUipp Rhône Infos du 16/10/2009), nous sommes « totalement opposés à ce que ces jeunes sans aucune formation ni sensibilisation, provenant de tous horizons (PE1, étudiants en master 1 inscrits aux concours...), soient parachutés en responsabilité dans une classe. (...) Nous ne pouvons accepter que ces collègues, comme les écoles et nos élèves, puissent être mis en grandes difficultés (Dans plusieurs départements où ces stages ont été mis en place, il apparaît que ces collègues ne sont à aucun moment couverts, ni l’IA, ni l’autonome n’étant en mesure de les protéger dans le cadre de leur contrat) »

Selon le compte-rendu que fait une autre organisation syndicale (SNUDI-FO) de son entrevue du 14 octobre avec l’Inspectrice d’Académie, ces étudiants « remplaceraient des collègues dont les congés sont prévus assez longtemps à l’avance : stage, intervention médicale... » !

50 000 étudiants - 27 265 pour le premier degré - remplaçant les enseignants pendant 4 semaines, pour obtenir un « master d’enseignement » afin de postuler pour les 15 000 places (dont 7 300 dans le premier degré) restant – pour l’instant - aux concours de recrutement !

N’est-on pas devant une machine à fabriquer des remplaçants, étudiants donc non fonctionnaires et bon marché, au moment où les postes d’enseignants fonctionnaires sont massivement supprimés ?

Et comment vivre avec 3000 € (la rémunération des stages)... pour l’année alors qu’un PE2 actuel reçoit son salaire de fonctionnaire stagiaire pendant les 12 mois de son année de stage, sans parler d’un titulaire remplaçant ?

Que vont devenir ces dizaines de milliers d’étudiants accédant à un master d’enseignement certifiant une « formation » à l’enseignement mais échouant aux concours de recrutement où le nombre de places diminue régulièrement (- 3000 places depuis l’an dernier au concours PE !) ?

Seront-ils les futurs vacataires ou contractuels auxquels il sera fait appel pour les substituer aux enseignants-fonctionnaires en voie de disparition ?

Pour toutes ces raisons :

- nous ne présenterons pas de projets pour libérer notre classe dans ce cadre
- considérant notamment que le SNUipp déclare qu’il s’agit d’ « une circulaire à retirer assurément » (Fenêtres sur Cours du 19/10), que le SNUDI-FO « demande le retrait de la circulaire d’application des décrets sur la mastérisation », nous estimons qu’il y a urgence à ce que l’unité de nos syndicats se réalise pour obtenir le retrait de la circulaire du 20 août instaurant ces stages et l’abrogation des décrets dont elle découle.

Motion envoyée aux syndicats, aux collègues de la circonscription