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Un rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires de la Cour des comptes épingle le CIR (7 octobre 2009)

dimanche 11 octobre 2009, par Laurence

Un rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires de la Cour des comptes intitulé « les prélèvements obligatoires des entreprises dans une économie globalisée" a été remis le 7 octobre au Sénat. Il épingle le CIR dans les termes suivants.

Vous trouverez la synthèse de ce rapport ici

« La réforme du CIR constitue une baisse, qui peut être qualifiée de déguisée, du taux normal de l’impôt sur les sociétés de l’ordre de 2 à 3 points et est ciblée de fait sur les grandes entreprises qui effectuent des dépenses de Recherche & Développement. Elle peut dès lors constituer un effet d’aubaine pour ces entreprises et favoriser des activités de R & D moins innovantes que celles menées par certaines PME, qui craignent moins de remettre en cause leurs marchés historiques.

Cette réforme est par ailleurs de nature défensive puisqu’elle vise à ralentir
la baisse de la dépense privée de R&D, qui est déjà inférieur à celle des autres pays de l’OCDE, et la délocalisation des centres de R&D en France. Une évaluation des effets du nouveau CIR s’avère donc nécessaire
 ». (p. 14 de la synthèse)

Selon le texte même du rapport :
«  L’examen de ces allègements fiscaux et sociaux conduit à un jugement contrasté ». Les pouvoirs publics ont préféré une « montée en puissance du CIR » à une baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, « qui aurait pourtant ramené la France dans la moyenne européenne ». « L’appréciation de son efficacité n’en est que plus impérative. »

Ceci encore. « Les grandes entreprises ont été les principales bénéficiaires du CIR » depuis la réforme de 2008. « À terme, plus de 80 % du CIR devrait être versé aux entreprises de plus de 250 salariés, notamment les grands groupes ».

Le CIR a « un impact sans doute limité sur l’attractivité » de la France. « Le choix d’utiliser le levier fiscal pour attirer les centres de recherche constitue [selon une étude publiée en 2006 par Booz & Co et l’INSEAD] le sixième critère de localisation de R&D en Europe, loin derrière la qualité du personnel et des infrastructures, l’existence de clusters, la productivité du personnel et l’accès à de nouveaux marchés Cependant, en subventionnant « des emplois hautement qualifiés de chercheurs et de techniciens de recherche », et notamment l’emploi des jeunes docteurs, le CIR contribue à la « baisse des coûts de personnel et des activités de R&D », ce qui en fait « une politique tournée vers la compétitivité » et « une politique d’emploi ».

Contrairement au MESR, le CPO estime que cet « effet incitatif » est « incertain » et « discuté ». Il se réfère à une étude de l’OCDE selon laquelle «  les CIR ont un impact faible sur le niveau des dépenses de R&D ».

« Entre 2002 et 2006, le montant du CIR a doublé en France, passant d’un coût moyen de 465 millions d’euros en 2002 à 982 millions d’euros en 2006 ». Dans le même temps, «  la part du financement privé de la R&D dans le PIB a fortement baissé (52,2 % en 2006 contre 54,2 % en 2002), alors même que cette part est déjà inférieure de dix points en France à la moyenne de l’OCDE ».