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Alain Refalo : « en me sanctionnant le ministre n’a pas choisi l’apaisement vis-à-vis des enseignants », LibéToulouse, 24 juillet 2009

dimanche 26 juillet 2009

Pour lire l’entretien sur le site de LibéToulouse

Alain Refalo : « en me sanctionnant le ministre n’a pas choisi l’apaisement vis-à-vis des enseignants ».

EDUCATION. Alain Refalo, le professeur "désobéissant" aux réformes gouvernementales qui a comparu en commission disciplinaire le 09 juillet dernier devant l’inspection académique à Toulouse, a été sanctionné d’un abaissement d’échelon, a annoncé ce vendredi 24 juillet le comité de soutien à l’enseignant.

Outre le fait d’avoir transformé les deux heures d’enseignement personnalisé aux élèves en difficulté en atelier de théâtre pour l’ensemble de sa classe, le professeur de Colomiers l’avait publiquement assumé dans un courrier rendu publique.

"S’ajoutant à la promotion qui lui a été refusée au mois de février, et indépendamment des 19 jours de salaire qui lui ont déjà été soustraits, cette sanction représente pour les quatre ans qui viennent une perte d’au moins 7.000 euros, ajoute son comité de soutien. Alors que les rapports pédagogiques de ses inspecteurs sont élogieux".

"Les motifs invoqués de manquement au devoir de réserve et d’incitation à la désobéissance collective, une première dans l’Education Nationale, témoignent d’une volonté de bâillonner les enseignants", s’indigne Alain Refalo. Entretien.

LibeToulouse : Comment prenez-vous cette sanction ?

Alain Refalo : Le coup est rude. Cette sanction n’a rien de symbolique. J’ai calculé que cela représentait une perte de 7000 euros sur 4 ans. Cela montre que nous n’avons pas été entendu lors de mon audition en commission disciplinaire par l’inspecteur d’académie à Toulouse le 09 juillet dernier.
Celui-ci avait d’ailleurs dit aux syndicats qu’il ne serait pas maître de la décision prise à mon encontre. Et que celle ci serait directement prise par le ministre.

LibéToulouse : Justement, à quoi doit s’attendre Luc Chatel le ministre de l’éducation ?

Alain Refalo : Le ministre de l’éducation avait l’occasion de faire un geste d’apaisement. Au lieu de cela, il a choisit la ligne dure en décidant de me sanctionner. En le faisant il a pris un risque important vis-à-vis de l’ensemble des enseignants du primaire opposés aux réformes.
Nous n’allons pas baisser les bras. Le mouvement de résistance va s’accentuer dés la rentrée.

LibéToulouse : Quelles formes va prendre ce mouvement ?

Alain Refalo : Les universités d’été des "enseignants du primaire en résistance" auront lieu les 26 et 27 août à Montpellier. Nous en discuterons à cette occasion. Nous prendrons les initiatives à la hauteur du défi qui nous a été lancé par le ministre.
Ce dernier persiste dans la répression contre les enseignants en résistance. Il refuse tout dialogue sur les raisons profondes à l’origine de notre contestation.

Libé Toulouse : Vous appelez à l’insurrection des consciences de la société civile. En clair, que voulez-vous dire par cela ?

Alain Refalo : Face à la gravité de la situation, nous appelons à se défendre par tous les moyens non-violents possibles. Cette insurrection a déjà commencée. La mobilisation des parents d’élèves et des enseignants le montre.

Propos recueillis par jean-Manuel Escarnot