Accueil > Revue de presse > L’instituteur Alain Refalo refuse sa « mise au pas » - LibéToulouse, 9 juillet (...)

L’instituteur Alain Refalo refuse sa « mise au pas » - LibéToulouse, 9 juillet 2009

jeudi 9 juillet 2009, par Laurence

La désobéissance pédagogique ça se paye. Alain Refalo, instituteur à l’école Jules Ferry de Colomiers était convoqué ce jeudi 9 juillet 2009 à 15 heures devant le conseil de discipline de l’inspection académique de Toulouse.

Pour l’administration, l’enseignant a dépassé les bornes à plus d’un titre. Outre le fait d’avoir transformé les deux heures d’enseignement personnalisé à destination des élèves en difficulté en atelier de théâtre pour toute sa classe, l’enseignant a revendiqué son « refus d’obéir » dans une lettre à l’inspecteur d’académie. Un courrier dont la publication a déclenché un mouvement national “d’enseignants désobéisseurs”.

Cette attitude qualifiée « d’incitation à la désobéissance collective » lui vaut le risque de sanctions allant de la retenue sur salaires à la mutation d’office, voire la suspension.

14h30. L’entrée de la cité admistrative, défendue par un cordon de CRS est cerné de manifestants. Malgré l’étape du Tour de France retransmise à la télé ils sont prés de 500, parents d’élèves et enseignants, selon la police et les organisateurs à s’être déplacé pour soutenir l’instituteur.

Convoqué devant le conseil de discipline de l’inspection d’académie, il prend la parole au micro tendu par l’un des membres de son comité de soutien. « Très ému par la mobilisation, il assume, dit-il, (son) refus d’appliquer des réformes néfastes ». « Elles mettent en danger l’école de la République, ajoute-t il. Nous ne voulons pas être complices de cela ».

La foule applaudit. Des cris « Solidarité avec Alain Refalo ! » fusent. Au coté de l’instituteur, il y a aussi Pierre Cohen, le maire PS de Toulouse. « La résistance des enseignants désobéisseurs est nécessaire, dit-il. La convocation d’Alain Refalo en conseil de discipline, montre la volonté du gouvernement de faire des exemples ».

« L’heure est à la mise au pas, ajoute Jean François Mignard, le président de l’antenne Midi-Pyrénées de la ligue des Droits de l’homme. Que ce soit contre les enseignants désobéisseurs, le soutien aux sans papiers, les étudiants bloqueurs, la seule réponse du gouvernement, c’est la répression. Mais il se trompe. Nous ne nous laisserons pas faire ».

Jean-Marie Muller, écrivain, auteur d’un « dictionnaire de la non violence » accompagne Alain Refalo devant le conseil de discipline de l’inspection d’académie. « Je participe à sa défense avec ses avocats, explique-t-il. A ce titre je rappellerai que la démocratie est bien plus menacée par l’obéissance servile que la désobéissance civile ».

Marie, enseignante fait partie du comité de soutien : « Il y a désormais plus de 3000 enseignants désobéisseurs, affirme-t-elle. En nous attaquant, le gouvernement ne nous fait pas reculer. Au contraire, cela crée une solidarité authentique qui n’a rien d’idéologique ».

15 heures. Sous les cris de la foule scandant « résistance ! », les avocats d’Alain Refalo poussent leur client vers l’entrée de la cité administrative. L’instituteur de Colomiers prend la parole une dernière fois avant son entrée devant la commission de discipline : « Cette mobilisation me donne de la force, dit-il. A la rentrée le mouvement de résistance pédagogique s’amplifiera. Comme disait Bernanos, il faut beaucoup d’indiscipline pour faire un peuple libre »

J-M.E

Pour lire cet article sur le site de LibéToulouse