Accueil > Revue de presse > Serge Haroche, médaille d’or 2009 du Cnrs - Sylvestre Huet, Sciences 2, (...)

Serge Haroche, médaille d’or 2009 du Cnrs - Sylvestre Huet, Sciences 2, Libéblogs, 3 juin 2009

mercredi 3 juin 2009, par Laurence

Du classique, du solide, du quantique... c’est la médaille d’or 2009 du Cnrs, attribuée à Serge Haroche. Physicien au Laboratoire Kastler/Brossel (Ecole Normale Supérieure, Université Pierre et Marie Curie, Cnrs), il joue un rôle éminent dans l’étude du monde microscopique des atomes et des photons depuis quatre décennies. Un domaine de recherche où l’école française excelle, comme en témoigne le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji, directeur de thèse puis compagnon de laboratoire de Serge Haroche.

Le parcours de Serge Haroche est d’un modèle d’excellence classique à la française. Formé à Normale Sup, rue d’Ulm, où il passe aggrégation et thèse. Puis recruté jeune au Cnrs (l’année de sa soutenance de thèse) où il passe les grades avec rapidité, signe que sa communauté scientifique reconnait et récompense sans barguigner son activité de recherche. Nommé professeur d’université en 1975 à Pierre et Marie Curie, il donne également des cours à l’Ecole Polytechnique, Normale Sup, Yale, Stanford et Harvard. Fidèle à l’ENS, il y dirigera le département de physique. Et sa nomination au Collège de France, à la chaire de physique quantique, en 2001, fonctionne comme une sorte de phase finale de sa carrière d’enseignant. Il poursuit sa recherche en dirigeant l’équipe d’électrodynamique quantique en cavité à l’ENS.

Sa recherche a creusé profond un sillon ouvert par les spéculations théoriques des années 1920, lorsque les inventeurs de la mécanique quantique se heurtaient, dans un bouillonnement d’idées mêlant la physique et la philosophie, aux résultats étranges et contre intuitifs de leurs travaux. Il s’est en particulier attaché à aller jusqu’au bout expérimental de la piste ouverte par une expérience de pensée d’Einstein - "que se passerait-il si l’on réussissait à isoler un atome ?" - et par le paradoxe vulgarisé sous le nom de "chat de Schrödinger" relatif au passage entre le monde quantique et le monde classique.

Pour lire la suite