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Adresse à la CPU. Autonomie des universités ou gestion napoléonienne des universités ?

jeudi 28 mai 2009

Après le recours systématique ces dernières semaines à une utilisation exorbitante des recteurs en les transformant en des préfets en mission pour encadrer brutalement les formes de validation du second semestre, voilà donc qu’une nouvelle fois, le gouvernement nous offre une superbe illustration de sa conception napoléonienne de « l’autonomie » des universités et des universitaires. Xavier Darcos et Valérie Pécresse choisissent ainsi de passer en force sur un dossier majeur du conflit en cours : la question de la formation et du recrutement des enseignants.

Au mois de décembre dernier, le président de la république avait déclaré – dit-on – qu’il était nécessaire de pratiquer la concertation à une condition : ne tenir aucun compte des avis des personnes qui se prêtaient à ce jeu-là. Ce qui vient de se passer ces derniers jours dépasse à cet égard l’imagination la plus débridée. Les ministres concernés avaient annoncé, non sans quelque contradiction d’ailleurs, qu’étaient mis en place d’un côté une série de « groupes de travail » avec les syndicats mais aussi, de l’autre côté, une commission co-présidée par un président d’université et un recteur (commission comprenant par ailleurs une autre présidente d’université chargée spécifiquement de ce dossier au sein de la CPU). Bien sûr, le calendrier imposé était une nouvelle fois à la hauteur de la précipitation et de l’agitation qui règnent dans notre pays depuis deux ans, puisque tous les travaux devaient être conclus d’ici au 15 juillet, mais enfin cela ressemblait encore à un ersatz de négociation pour quiconque voulait bien y croire.

Las, depuis quelques jours les choses sont claires y compris pour celles et ceux qui prêtaient encore quelque crédit à la volonté d’écoute du gouvernement. Alors que la commission programmée n’a pas encore été mise en place, sont rendus publics, soumis aux comités techniques paritaires consultatifs et annoncés pour passage au Conseil d’Etat, les textes des projets de décrets mettant en place l’année transitoire et faisant passer en force la logique de la « mastérisation » ministérielle de la formation et des concours d’enseignants dont on avait annoncé que sa mise en place était reculée d’un an pour permettre de consulter sérieusement (enfin !) celles et ceux qui devraient la mettre en œuvre.

L’autonomie de gestion sous surveillance rectorale montre ainsi son vrai visage. Personne ne saurait désormais l’oublier. L’honneur de la CPU serait d’en tirer toutes les conséquences et de retirer ses deux représentants d’une commission dont l’inutilité est désormais patente.