Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Communiqué des porte-parole de la CNU (15 mai 2009)

Communiqué des porte-parole de la CNU (15 mai 2009)

vendredi 15 mai 2009, par Laurence

Dans une interview parue jeudi dans le Figaro, François Fillon annonce la
politique de son gouvernement en déclarant que « nous ne bougerons plus ».
C’est, hélas, avec la déclaration de Nicolas Sarkozy affirmant qu’il ne
reviendrait jamais sur la loi LRU, un très bon résumé de l’attitude de ses
ministres depuis le début de la crise des universités.

Alors que depuis un an et demi, la communauté universitaire dans son ensemble
multiplie les signaux pour alerter le gouvernement, alors qu’un mouvement de
grève historique qui dure depuis trois mois a montré l’opposition unanime de
toutes les composantes de la communauté universitaire à sa politique, le
gouvernement ne bouge pas, n’écoute pas et ne discute pas, sinon plus
multiplier les manœuvres dilatoires, les faux semblants de négociations et les
provocations.

Une fois de plus, François Fillon, après Valérie Pecresse et Xavier Darcos n’a
comme arguments que le bluff, la menace et la provocation.
À la communauté universitaire unanime, François Fillon répond par la menace
des CRS. Aux étudiants inquiets pour leur année, il répond par le bluff en
affirmant qu’il fera passer les examens à l’extérieur des universités. La
Coordination Nationale des Universités est curieuse de savoir si monsieur
Fillon envisage de rédiger lui-même des sujets d’examens, de surveiller et de
corriger les épreuves, d’assurer le suivi et la saisie des dossiers et sur
quel programme il envisage d’évaluer les étudiants alors que la grève est
toujours très majoritaire chez les enseignants chercheurs et les personnels
administratifs et qu’un semestre de cours entier n’a pu avoir lieu du fait de
l’obstination de son gouvernement. Au contraire, la Coordination Nationale des
Universités a affirmé qu’elle prendrait toutes ses responsabilités pour que les
étudiants ne payent pas la note d’une crise grave dont le gouvernement porte
l’entière responsabilité : les étudiants doivent pouvoir continuer leurs
études et doivent pouvoir valider leurs acquis.

Enfin, le premier ministre, en affirmant que la mobilisation ne concernerait que
6 universités tente une fois de plus de nier, au mépris de toute réalité,
l’ampleur de la mobilisation. La 10ème coordination des universités, réunie
mercredi à Marne la Vallée comptait plus d’une soixantaine de délégations. La
grande majorité des universités, départements, UFR, composantes, sont toujours
en grève totale ou partielle et une partie importante bloquée.
Nous attirons l’attention de Monsieur Fillon sur la parution récente,
soulignée entre autre par le Canard Enchaîné de cette semaine, d’un excellent
ouvrage intitulé Le grand trucage, comment le pouvoir manipule les
statistiques
. Il nous semble tout à fait révélateur de la manière dont il
traite les chiffres et la réalité et du mépris profond dans lequel il tient ses
auditeurs en général, la communauté universitaire en particulier.

Les porte-parole de la CNU
porte-parole@cnu.lautre.net