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"Les larmes de crocodile de Madame la ministre", communiqué des porte-parole de la Coordination Nationale des Universités, 3 mai 2009

lundi 4 mai 2009, par Elie

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche joue la stratégie du pourrissement
depuis des mois et compte maintenant sur la culpabilité des universitaires. Nous nous trouvons face
aux accusations très convenues de « prise d’otages » dont font régulièrement l’objet d’autres
milieux professionnels lorsqu’ils entrent en lutte pour la défense de leur conditions de travail, de
leurs emplois et de leurs salaires : comme toujours, les mobilisations sociales sont rendues elles-mêmes
responsables des problèmes sociaux qu’elles cherchent à résoudre.

Cette inversion des rôles
fait simplement partie de la grammaire médiatique des contre-réformes.
En refusant d’entendre le refus exprimé par le monde universitaire sous de multiples formes depuis
l’automne 2007, Valérie Pécresse porte l’entière responsabilité des difficultés et confusions de cette
fin d’année universitaire. Responsabilité devenue accablante par le cynisme avéré qui a consisté à
faire passer deux des décrets contestés pendant les vacances de Pâques, à la veille des périodes de
partiels et d’examens, précisément.

« Prendre en otage » les étudiants, ce serait aujourd’hui faire croire que des examens peuvent se
dérouler dans des conditions normales d’équité alors qu’un semestre de cours n’a pas eu lieu du fait
de l’obstination de la ministre. Ce serait imposer des rattrapages pendant l’été alors que plus de la
moitié des étudiants sont salariés et travaillent pour financer leurs études. Ce serait enfin, comme le
fait Valérie Pécresse, utiliser le chantage aux examens pour effacer la grève et faire croire que tout
est rentré dans l’ordre et les enseignants-chercheurs dans leurs amphithéâtres. Non. La présence
massive des étudiants et des personnels de l’Université et de la Recherche dans les manifestations
du 1e mai montre une fois encore qu’il n’en est rien. Notre détermination est intacte et il n’y aura pas
de retour à la normale sans retrait par le gouvernement des lois et décrets contestés.

Contrairement à Valérie Pécresse, les personnels universitaires connaissent et se soucient de cette
jeunesse qu’ils côtoient tous les jours. Un motif central de la mobilisation est, précisément, la
défense de la valeur des diplômes universitaires publics et de la démocratisation du savoir. La
communauté universitaire rassemblée, personnels et étudiants, trouvera dans chaque université en
fonction des situations locales les solutions pour que l’obstination de la ministre n’empêche pas les
étudiants de poursuivre leurs études. Elle le fera dans le respect des principes d’une université
réellement libre, autonome et responsable, sûrement pas en obéissant aux injonctions
comminatoires d’une ministre à bout d’arguments.

Les porte-parole de la coordination nationale des universités
porte-parole@cnu.lautre.net

Thierry LABICA, EC, Paris 10
01 39 72 83 49

Sasha PAPAZOFF, Etudiante, Inalco et Paris 4
06 89 14 38 16

Pascal LEVY, BIATOSS, Paris 1
06 61 97 29 07

Patricia TUTOY, enseignante vacataire, Paris 13
06 42 66 97 43

Lea VALETTE, doctorante vacataire, Paris 10
06 77 78 17 66