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Valérie Pécresse précise les contours du "plan campus"

"Le Monde" du 6 février 2008

mercredi 6 février 2008, par Laurence

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La ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a présenté en conseil des ministres, mercredi 6 février, le cahier des charges et le calendrier du "plan campus" qui devrait faire émerger dix pôles d’excellence capables d’attirer en France les meilleurs chercheurs et étudiants. Une idée chère à Nicolas Sarkozy, inscrite dans la lettre de mission de Mme Pécresse. Le 29 novembre 2007, le président de la République avait précisé que le produit de la vente de 3 % du capital d’EDF, évalué alors à 5 milliards d’euros, servirait à financer ce programme.

Les projets déposés par les universités seront sélectionnés par un comité composé de huit personnalités, issues du monde de l’université, de la recherche et de l’entreprise. Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF, et Gilles Pélisson, directeur général du groupe Accor, feront partie du jury.

Les dossiers seront jugés selon quatre critères : "L’ambition pédagogique et scientifique", "l’urgence de la situation immobilière", "le développement d’une vie de campus" et "la cohérence du projet vis-à-vis du territoire concerné". Ils devront suivre un cahier des charges précis et privilégier les opérations de partenariat public-privé en matière d’investissement et de gestion immobilière.

LISTE DÉVOILÉE AU PRINTEMPS

Selon l’entourage de la ministre, plusieurs universités pourraient être réunies dans un même projet. La liste des premiers campus sélectionnés sera dévoilée au printemps. Un second appel à projets sera lancé à l’automne. Le démarrage opérationnel des campus retenus est prévu début 2009.

L’annonce de ce programme est accueillie plutôt favorablement par la Conférence des présidents d’université (CPU). "Nous ne sommes pas opposés au ciblage de moyens sur quelques pôles universitaires de niveau mondial ou européen, indique Michel Lussault, président de l’université de Tours et porte-parole de la CPU, mais il ne faut pas que cet effort se fasse au détriment de projets plus modestes mais aussi indispensables."

Du côté des organisations étudiantes, la crainte d’un enseignement supérieur à deux vitesses est plus présente. "Le plan campus ne doit pas être un moyen d’instaurer un système concurrentiel", prévient l’Unef. Une mise en garde qui survient après la publication du rapport Attali, dont les propositions jugées trop libérales par les syndicats étudiants ont réveillé les craintes d’un système à l’américaine, avec d’un côté des universités de recherche et de l’autre des "community colleges", qui accueillent des étudiants "locaux" et proposent des formations courtes.

Catherine Rollot