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"Ce que les syndicats vont dire à Valérie Pécresse", par Sylvestre Huet, Libéblogs, Sciences², 30 mars 2009

lundi 30 mars 2009, par Elie

Pour lire cet article sur le blog de Sylvestre Huet.

D’après l’agenda ministériel, Valérie Pécresse reçoit depuis 18h les syndicats, à sa demande. Ordre du jour avancé par la ministre : la recherche. Pour l’instant, rien n’a filtré, mais je publie ci-dessous le communiqué commun des syndicats rendu public avant la rencontre, syndicats qui ont bien l’intention de déborder l’ordre du jour.

Cette discussion prend place parmi un ensemble de contacts manifestement décidés pour tenter de trouver « les voies de sortie de crise », comme dit la ministre, d’obtenir des concessions importantes et solides, comme préfèrent le dire les interloculeurs syndicaux.

Ainsi, après celle de vendredi avec le Snesup, Valérie Pécresse doit recevoir demain matin pour un entretien « trois directeurs de laboratoire : Yves LAZSLO, Bruno CHAUDRET et Yves Langevin comme l’indique son agenda. En fait, il s’agit des trois animateurs du mouvement des directeurs d’unités de recherche qui ont lancé un appel à la grève administrative si leurs revendications ne sont pas écoutées. C’est le directeur de cabinet de Valérie Pécresse qui taté le terrain et organisé la rencontre. Mission : trouver les concessions minimales (pour les uns), maximales (pour les autres) qui permettront de sortir de la phase aigûe du conflit. Personne, en réalité, ne se faisant d’illusion sur le fond. Les uns (le ministère) tentent d’enclencher une refonte du système de recherche - le Cnrs étant à échéance réduit au statut d’agence de moyens - les autres (les opposants) essayant de sauver l’essentiel, d’éviter toute décision irréversible, dans la perspective d’une alternance politique permettant de revenir sur la politique sarkozienne.

Voici le texte des organisations syndicales :

Depuis plus de huit semaines, les personnels des universités et des organismes de recherche et les étudiants ont engagé un exceptionnel mouvement revendicatif de grève et de manifestations puissantes, marquant le rejet du Pacte pour la Recherche et de la LRU et de leurs conséquences ainsi que de la politique d’austérité mise en place par le gouvernement. Le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur invite aujourd’hui à une réunion dont la thématique affichée est la recherche. Le seul fait nouveau est que cette fois l’invitation concerne presque la totalité des organisations syndicales tant de la recherche que de l’enseignement supérieur.

Les organisations signataires entendent se saisir de ce moment pour faire avancer les revendications de l’ensemble des personnels dans l’intérêt des organismes et des universités. Elles rappellent leur attachement à la prise en compte des revendications qui fédèrent l’ensemble des personnes dans l’action. Elles ne sont pas venues aujourd’hui pour négocier, mais pour avoir des réponses immédiates et des engagements précis du gouvernement sur les points suivants.

1. Mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires, notamment pour résorber la précarité. Suppression des chaires. Restitution des 1030 emplois supprimés en 2009.

2. Retrait du projet de décret sur les enseignants-chercheurs et du projet de décret sur le contrat doctoral.

3. Retrait du projet de réforme actuelle de formation des enseignants et des concours de recrutement.

4. Arrêt du démantèlement des organismes et réouverture des discussions sur les contrats Etat-Organismes. L’Etat doit s’engager sur les moyens nécessaires, notamment les postes et les crédits de base, pour chaque contrat. C’est notamment le cas pour le projet actuel de contrat Etat-CNRS. Le contrat Etat-CEMAGREF doit être revu. L’Inserm ne doit pas se transformer en en agence de financement mais rester un EPST de plein exercice. Le projet de consortium de l’agroalimentaire doit être abandonné et retiré de l’ordre du jour du prochain CA de l’INRA.

5. Arrêt du processus de « déUMRisation ». Statut unique des UMR dans le cadre d’un partenariat équilibré entre leurs tutelles scientifiques. Les organismes et les universités doivent être co-opérateurs de recherche pour les unités auxquelles participent leurs personnels. Les UMR doivent être libres de choisir leurs gestionnaires.

6. Evaluation des unités de recherche par les instances scientifiques représentatives existantes (Comité national, etc.) comme le permet la loi.

7. Reversement aux organismes et aux universités au profit du soutien de base des laboratoires et pour la transformation des emplois sur CDD en postes statutaires des financements de l’ANR. 8. Un engagement à reprendre les discussions sur la revalorisation des salaires et des carrières, sur des bases indiciaires et statutaires mais non indemnitaires.

CGT (SNTRS, CGT-INRA, FERC-SUP) FSU (SNCS, SNESUP, SNASUB), SOLIDAIRES (SUD RECHERCHE EPST, SUD EDUCATION) SNPREES-FO SLR SLU