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Un engagement syndical dans la clarté : pour faire gagner nos revendications (compte rendu de la rencontre du SNES-UP avec V. Pecresse du 4 mars 2009)

mercredi 4 mars 2009, par Laurence

Le SNESUP –Jean Fabbri, Sylvie Pittia, Marc Champesme- a rencontré
Valérie Pécresse ce mercredi 4 mars. Il a défendu dans cette
interpellation des pouvoirs publics, comme il le fait dans
l’organisation de l’action, les revendications qui solidarisent comme
jamais la communauté des universités et des organismes de recherche de
notre pays.

Il a structuré son intervention sur la base de la déclinaison des
quatre
ensembles revendicatifs au cœur de nos exigences :
- la formation et le recrutement des enseignants de premier et
second degrés,
- le décret statutaire,
- les moyens et l’emploi,
- la recherche (voir ci-dessous).

La ministre, dont la marge de discussion paraissait mesurée, s’est
montrée très évasive sur des inflexions que le gouvernement pourrait
concéder.
- Rien de précis n’est dit sur la mastérisation et les concours, mais
l’embarras est évident sur le modèle de formation et de concours tel
que
le dessine le ministère de l’éducation nationale. Le rôle que jouent
les
IUFM et l’inquiétude présente de leurs personnels sont sous-estimés.

- Sur le rôle et les missions des organismes de recherche, elle ne
veut
pas admettre que ce qu’elle nomme sa « feuille de route » est refusé
par
le monde scientifique. Elle impute au seul CNRS la responsabilité des
désassociations d’UMR. Sur les chaires mixtes, les propos de la
ministre
sont contradictoires : tantôt défendues, tantôt présentées comme « 
négociables ».

- En matière d’emplois, elle tempère son refus de rétablir les emplois
statutaires supprimés en 2009 par un vague scénario de « mobilisation
des emplois vacants » rendu possible par le maintien « en base » de la
masse salariale des emplois supprimés. Notre intervention sur la
transformation de postes de PRAG docteurs qualifiés en emplois de MCF,
accompagnée de la compensation du potentiel d’enseignement en emplois
statutaires, a reçu un semblant d’écho. Sur le modèle d’allocation des
moyens (SYMPA), la ministre s’entête et « autoriserait » un droit de
regard du CNESER. Elle ignore les dégâts déjà avérés de ce modèle dans
les IUT et nombre d’établissements.

- Sur le décret statutaire, elle admet que le processus lancé vendredi
dernier et hier n’est pas satisfaisant. Son directeur de cabinet
reconnaît même des vertus au décret de 1984. Le SNESUP a refusé
d’entrer
dans le canevas contraint de cette « réécriture ».

Le gouvernement et le premier ministre sont en sérieuse difficulté. La
mobilisation renforcée des personnels et des étudiants doit les
conduire
à prendre en compte la totalité des revendications. Le gouvernement
n’a
toujours pas ouvert la voie à des négociations associant toutes les
forces syndicales et collectifs engagés dans l’action. Le SNESUP
appelle
au succès des manifestations du jeudi 5 mars.

Paris, le 4 mars 2009

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A/ La formation et le recrutement des enseignants
1. Maintien des concours en l’état pour la session 2010 ;

2. Réaffirmation des rôle et missions des IUFM et de leur potentiel
de formation ;

3. Remise à plat globale du dispositif articulant les formations
disciplinaires, professionnelles et les concours de recrutement pour
les
sessions 2011 et suivantes. Mise en débat de la place du concours et
de
son contenu. Mise en place d’un dispositif de soutien financier aux
étudiants et de pré-recrutements ;

4. Discussion sur les dispositifs transitoires dans l’attente d’une
mise
en œuvre complète du dispositif ;

5. Mise en place d’un réel cadrage national de la formation.

B/ Le décret statutaire

1. Prise en compte de l’ensemble des tâches dans les services et refus
de la modulation ;

2. Maintien du rôle du CNU, majoritairement élu, dans la gestion des
carrières, des congés sabbatiques et des promotions ;

3. Gestion nationale des emplois ;

4. Révision et accélération de la carrière des maîtres de conférences
avec fluidité accrue du passage vers la hors-classe. Suppression du
barrage PR2 vers PR1 ;

5. Maximum réglementaire de 150 h équivalent TD de service
d’enseignement, avec TP=TD. Allégement de services systématiques pour
les maîtres de conférences nouvellement recrutés. Abaissement du
maximum
de service des PRAG ;

6. Mise en extinction de la logique des primes au bénéfice
d’avancements
accélérés ; dans une phase transitoire, attribution des PEDR par les
sections du CNU.

7. Remise en cause des dispositifs de recrutement des
enseignants-chercheurs ;

8. Ces dispositions impliquent de revenir sur la loi LRU.

C/ Les moyens et l’emploi

1. Rétablissement des emplois supprimés au budget 2009, non pas en CDI
sur la base d’une enveloppe budgétaire, mais en postes statutaires à
partir du 1er juillet 2009 ;

2. Rétablissement des 130 emplois de chargés de recherche supprimés au
titre des chaires ;

3. Discussion d’un plan pluriannuel de création d’emplois
statutaires ;

4. Mesures favorisant la transformation d’emplois de PRAG docteurs et
qualifiés en maîtres de conférences sans perte du potentiel
d’enseignement ;

5. Révision globale du système d’affectation des moyens d’Etat aux
universités (système SYMPA) qui fragilise en particulier les IUT.

D/ La recherche

1. Retrait du projet de contrat doctoral et élaboration d’un texte
garantissant tous les droits des docteurs et favorisant leur
insertion ;

2. Rétablissement des missions des organismes de recherche en tant
qu’opérateurs. Revitalisation du mode d’association sous forme d’UMR
entre universités et organismes de recherche ;

3. Transformation du rôle et de la composition de l’AERES ;
reversement
des crédits de l’ANR aux universités et organismes ;

4. Financements majoritairement récurrents, fortement réévalués et
n’impliquant pas d’emplois précaires ;

5. Rétablissement et revitalisation du comité national de la recherche
sur des bases largement élues pour les élaborations prospectives de la
recherche.