Accueil > Structures de la recherche (organismes, ANR…) > Il faut sauver le Centre Marc Bloch !

Il faut sauver le Centre Marc Bloch !

mercredi 21 janvier 2009, par Laurence

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Monsieur l’Ambassadeur de France en Allemagne,

Le Centre Marc Bloch de Berlin est aujourd’hui menacé de voir son budget réduit à tel point qu’il devrait dès le premier janvier 2009 réduire drastiquement, voire interrompre, ses activités. En effet le scénario d’une fermeture du Centre Marc Bloch est évoqué à ce jour.

Chacun d’entre nous, à un moment ou à un autre, a été partie prenante des initiatives de ce centre franco-allemand de recherche en sciences sociales et humaines. Nous avons pu apprécier son dynamisme, les qualités des recherches qui y sont menées et le rôle de pont qu’il joue entre les mondes français et allemand. Nous sommes intimement convaincus que sa disparition serait extrêmement dommageable.

Elle contredirait tout d’abord complètement les principes affirmés dans la réforme de la recherche et de l’Etat. Ne proclame-t-on pas qu’il faut récompenser l’excellence académique et favoriser l’efficacité des politiques publiques ? De ce point de vue, le CMB a un bilan remarquable. En une quinzaine d’années, malgré un budget modeste, cette institution s’est pleinement inscrite dans le paysage franco-allemand de la recherche, où elle rayonne et fait autorité. Le nombre d’ouvrages publiés, de thèses soutenues, d’initiatives scientifiques, soutenues notamment par l’ANR, le Ministère allemand de la recherche et de grandes fondations allemandes, est impressionnant et en forte croissance. Toutes les évaluations ont salué l’excellence et l’inventivité de son activité. Faudrait-il sanctionner la réussite ?

Cette involution irait aussi à l’encontre de la nécessité, reconnue par tous, d’internationaliser la recherche. Le Centre Marc Bloch s’est imposé comme une plate-forme incontournable dans les travaux menés conjointement par les scientifiques français et allemands, qu’ils portent sur l’Allemagne, la France ou plus largement l’Europe. Il a accueilli des centaines de doctorants et de chercheurs français, qui ont pu profiter de ses initiatives pour faire connaître leurs travaux dans un environnement multinational et confronter leurs résultats avec ceux de collègues d’Outre-Rhin. Le CMB représente un puissant levier de constitution d’équipes mixtes, ouvertes sur le reste de l’Europe. L’heure du repli national de la recherche aurait-elle sonné ?

Enfin, la mise en péril du CMB irait à l’encontre de l’impératif d’une relance de la construction européenne. Tout le monde s’accorde à donner au couple franco-allemand un rôle moteur dans cette perspective. Or, la volonté affichée de coopération au sommet des Etats ne suffit pas : pour être durable, elle doit s’ancrer dans une meilleure compréhension réciproque des deux sociétés. Le Centre Marc Bloch, loin de se cantonner dans des cercles académiques restreints, a su pousser ses chercheurs à partager les résultats de leurs travaux et leurs réflexions avec des parlementaires, des acteurs culturels, des hauts fonctionnaires, des militants associatifs, des journalistes et bien entendu des étudiants des deux pays. Il a contribué à sa manière à la constitution d’un espace public européen. Faudrait-il mettre un coup d’arrêt à cette dynamique, au moment même où elle est plus que jamais indispensable ?

Pour ces raisons, nous vous demandons solennellement d’assurer au CMB les moyens financiers et humains nécessaires à son fonctionnement pour l’année 2009, laissant ainsi le temps de la réflexion aux institutions de tutelle pour trouver des solutions pérennes.

* * *

Si vous voulez rejoindre la liste des signataires : http://www.jotform.com/form/83433242635

Si vous voulez voir la liste de tous les signataires (actualisée progressivement) http://www.jotform.com/grid/83433820569

* * *

Liste des premiers signataires

Gadi Algazi (Head of Department, Department of History, Tel Aviv University) Prof. Dr. Jutta Allmendinger (Präsidentin des Wissenschaftszentrums Berlin für Sozialforschung) Etienne Balibar (Professeur émérite, Université de Paris-10 Nanterre) Jean-François Bayart (Directeur de recherche CNRS, CERI, Institut d´études politiques de Paris) Prof. Dr. Olivier Beaud (Professeur de l´Institut Universitaire de France) Prof. Dr. Helmut Berding (Justus-Liebig-Universität Giessen) Luc Boltanski (Directeur d´études à l´Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) Jean Boutier (Directeur d’études à l’EHESS, professeur à l’Humboldt-Universität zu Berlin (chaire Marc Bloch, 2e trimestre 2008) Daniel Cohn-Bendit (Ko-Vorsitzender der Fraktion der Grünen im Europäischen Parlament) Prof. Dr. Catherine Colliot-Thélène (Ancienne Directrice du Centre Marc Bloch, Professeur de l´Université de Rennes) Alain Desrosières (Statisticien, INSEE) Vincent Duclert (Professeur agrégé à l´Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) Christophe Duhamelle (Ancien Directeur de la Mission Historique Française en Allemagne) Patrice Duran (Directeur du Département de Sciences Sociales de l’École Normale Supérieure de Cachan) Prof. Dr. Wolfgang Engler (Rektor der Hochschule für Schauspielkunst „Ernst Busch“) Prof. Dr. em. Etienne François (ehem. Geschäftsführender Direktor des Frankreich-Zentrums der FU Berlin, Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne)) Prof. Dr. Ute Frevert (Direktorin des Max-Planck-Instituts für Bildungsforschung) Saul Friedländer (Professor für Geschichte, Universität Tel Aviv et University of California, Los Angeles) Prof. Dr. Gudrun Gersmann (Direktorin des Deutschen Historischen Instituts in Paris) Carlo Ginzburg (Professor für Geschichte, Scuola Normale Superiore, Pisa) Prof. Dr. Gert-Joachim Glaeßner (Humboldt-Universität zu Berlin) Alfred Grosser (Professeur de la Fondation Nationale des Sciences Politiques) Gérard Grunberg (Professeur à l´Institut d´études politiques de Paris) Prof. Dr. Herwig Haase (Rektor der ESCP-EAP Europäische Wirtschaftshochschule Berlin, Vorstandsvorsitzender der Studienstiftung des Abgeordnetenhauses von Berlin) Isabell Hoffmann (Bertelsmann Stiftung) Prof. Dr. Rainer Hudemann (Universität des Saarlandes, Mitglied des wissenschaftlichen Beirats der Deutsch-französischen Hochschule) Dr. Christian Ingrao (Directeur de l´Institut du Temps Présent) Prof. Dr. Konrad Jarausch (University of North Carolina at Chapel Hill) Prof. Dr. Hans Joas (Universität Erfurt, Max-Weber-Kolleg) Prof. Dr. Hartmut Kaelble (Humboldt-Universität zu Berlin) Prof. Dr. Wolfgang Kaschuba (Geschäftsführender Direktor des Instituts für Europäische Ethnologie der Humboldt-Universität zu Berlin) Prof. Dr. Jürgen Kocka (Freie Universität Berlin, Direktor des Berliner Kollegs für Vergleichende Geschichte Europas) Hélène Kohl (Korrespondentin von Europe 1) Sandra Laugier (Professeur de philosophie à l’Université de Picardie Jules Verne, Ancien membre de l’IUF, Directrice de l’Ecole Doctorale en Sciences Humaines et Sociales) Jean-Baptiste Le Bras (Commission Européenne, Belgique) Jean-Louis Lebrave (Professeur de l´Ecole Normale Supérieure) Jean-Pierre Lefebvre (Professeur de littérature allemande, Ecole Normale Supérieure) Prof. Dr. Dr. h. c. Christoph Markschies (Präsident der Humboldt-Universität zu Berlin) Marie-Claude Maurel (Directeur d´études à l´Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) Prof. Yves Mény (Präsident des Europäischen Hochschulinstituts, Florenz) Prof. Dr. Matthias Middell (Wissenschaftlicher Geschäftsführer des Zentrum für Höhere Studien Leipzig) Karol Modzelewki (Vize-Sekretär der Polnischen Akademie der Wissenschaften) Dr. Martin Nagelschmidt (Wissenschaftlicher Geschäftsführer der Berlin Graduate School of Social Sciences) Eric Neveu (Directeur de l´Institut d´études politiques de Lyon) Prof. Dr. Paul Nolte (Stellv. Geschäftsführender Direktor des Friedrich-Meinecke-Instituts der FU Berlin) Prof. Dr. Otto Gerhard Oexle (Berlin) Pasquale Pasquino (Global Distinguished Professor in Law and Politics, NYU Directeur de recherche - CNRS, Centre de Théorie et Analyse du Droit - Paris EHESS) Prof. Dr. Kiran Klaus Patel (Department of History and Civilisation/Robert Schuman Centre for Advanced Studies, European University Institute) Univ. Doz. Dr. Bertrand Perz (Stellv. Vorstand des Instituts für Zeitgeschichte der Universität Wien)Prof. Dr. Gilles Pollet (Directeur de l´Institut d´études politiques Lyon) Jacques Revel (Directeur d´études à l´Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) Prof. Dr. Hans-Jörg Rheinberger (Direktor des Max-Planck-Instituts für Wissenschaftsgeschichte) Prof. Dr. Karl Schlögel (Europa-Universität Viadrina in Frankfurt/Oder) Prof. Dr. Gesine Schwan (Koordinatorin für deutsch-polnische zwischengesellschaftliche und grenznahe Zusammenarbeit) Gabor Sonkoly (Head of Department, History Institute, University of Budapest (ELTE) Joachim Vannahme (Mitglied des Haut-Conseil Franco-Allemand pour la Culture) Pascal Vennesson (Professeur de Science Politique, Institut Universitaire Européen Florence) Prof. Dr. Jakob Vogel (ehem. Stellv. Direktor des Centre Marc Bloch, Universität Köln) Dr. Sabine von Oppeln (Stellvertretende Leiterin der Arbeitsstelle für Europäische Integration, Koordinatorin des deutsch-französischen Doppelmasterprogramms der Freien Universität Berlin) Prof. Dr. Michael Werner (Directeur du Centre interdisciplinaire de recherches et études sur l´Allemagne)